dimanche 8 mai 2011

La rata, c'est pas la cata

Il fut un temps ici ou ratatouille était synonyme de catastrophe. On disait "C'est la cata, y'a de la rata!". Les filles n'aimaient pas du tout. Comme MA et moi on aime, elles en ont eu souvent dans leur assiette et, à force, elles y ont pris goût. À preuve, la rata d'hier, c'est Éléonore qui me l'a demandée il y a bien trois semaines. Et le lendemain, mon amie J. me demandait ma recette. Je l'avoue, j'ai mis du temps à accéder à leur demande. C'est que la rata demande du temps: du temps pour couper tous les légumes et du temps pour surveiller les longues heures de cuisson.

J'attendais donc une fin de semaine sans concert, sans répétition, sans réunion de famille pour préparer ce plat. C'était hier où jamais. Hier, c'était une de ces journées où l'activité la plus excitante a été de préparer la rata! Donc, après être allés site d'enfouissement déposer des produits toxiques et avoir fait une beauté au terrain, Éléonore et moi avons préparé cette fameuse ratatouille. Vous ne serez pas trop de deux pour couper les légumes! Hier, on a commencé la recette à 16h30 et on a finalement mangé à 19h45!

Cette recette me rappelle systématiquement le moment où j'ai goûté la première fois la ratatouille. C'était en 1995, à Avignon, chez mademoiselle Ondes (quel joli nom n'est-ce pas?). À ma première bouchée, j'étais conquise et heureuse. Pour moi, c'est le plat du bonheur, rattaché à plein de souvenirs: Avignon 1995 d'abord, juin 2006, avec mes amies D., M. qui étaient venues peindre les murs de notre nouvelle maison. On avait mangé tous ensemble sur une nappe étendue au sol de la salle à manger, un été plus tard, sur la terrasse avec mon amie J. et sa fille, un autre été, ici, avec marraine et hier, fourbus du travail sur le terrain, mais de bonne humeur parce que Marguerite revenait et parce qu'on était bien tous les trois. Et plein d'autres fois...

Alors, pour le plat du bonheur, il faut:
3 aubergines moyennes (ou une dizaine de toutes petites si vous en trouvez) coupées en morceaux ni trop gros ni trop petits (si vous ne trouvez que d'énormes aubergines, laissez tomber, elles seront trop amères et remplies de graines). Pour ma part, je pèle les aubergines.
3 ou 4 courgettes coupées en morceaux ni trop gros ni trop petits
2 oignons hachés finement
4 ou 5 gousses d'ail hachées grossièrement
1 poivron rouge coupé en petits morceaux
1 boîte de pâte de tomate
1 boîte (28 onces) de grosses tomates que je découpe moi-même en dés. Nous achetons les Pastene, idéalement les San Marzano. Hier, j'ai mis deux boîtes, car j'avais beaucoup de légumes. Vous verrez à l'oeil.
2 feuilles de laurier
1 pincée de thym séché
basilic séché
1 pincée de cannelle
huile d'olive
poivre et sel
basilic frais

Faire d'abord revenir dans l'huile l'oignon et l'ail. Ne lésinez pas sur l'huile, que l'aubergine absorbera rapidement. Ajouter les herbes séchées, la cannelle et la pâte de tomate. Touiller le tout pendant 5 minutes. Déjà, ça sentira Avignon 1995.

Ajouter ensuite les aubergines et touiller pour bien les enrober du mélange. Ajouter les courgettes et le poivron. Touiller toujours pendant que les légumes caramélisent.

Ajouter les grosses tomates. Saler (poivrer vers la fin de cuisson). Réduire le feu au minimum et laisser cuire pendant près de trois heures. Le but est de faire compoter le mélange (il n'y a rien de pire qu'une aubergine spongieuse). Une ratatouille non compotée sera ratée, et là ce sera la cata!

Votre ratatouille sera prête quand elle aura l'aspect de celle que vous voyez sur la photo. Hier, on a servi avec une bonne baguette grillée et un verre de vin pour les adultes!

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