mercredi 27 juillet 2011

La maison noire

Voici une autre maison conçue par l'architecte Pierre Thibault. On reconnaît les liens entre cette maison et l'abbaye de Saint-Jean-de-Matha. Je rêve d'une telle maison.

mardi 26 juillet 2011

Fin des vacances

Nos vacances sont malheureusement terminées.

Le retour au travail n'est pas facile après 3 semaines d'excellents moments en famille et entre amis. Notre dernière semaine de vacances fut faite de sorties et d'activités ponctuelles et non planifiées. Du coup, nous sommes allés pique-niquer sur les plaines d'Abraham, juste derrière le Musée national des beaux-arts du Québec. Nous avons eu droit à un magnifique coucher de soleil. Nos amis Jules, Diep, Antoine et Éloi sont venus glander avec nous dans notre cours. Ha! le glandage entre amis, j'adore. Il faut bien s'entendre pour glander ensemble. J'en ai profité pour prendre le petit Éloi dans mes bras et le promener dans le sac ventral et aller visiter le cimetière avec Antoine. Là, j'ai eu droit à une pléthore de questions métaphysiques pour lesquelles je n'avais pas toutes les réponses.

Avec marraine, Bénito et Michael, nous sommes allés au parc familial du Moulin Fisk à Crabtree. On peut s'installer sur les longues roches plates qui longent la rivière Ouareau et y laisser traîner nos pieds. C'est tranquille, l'endroit n'est pas bondé et c'est gratuit! Nous avons quitté la fraîcheur de la rivière Ouareau pour remonter à Saint-Jean-de-Matha histoire d'aller visiter l'Abbaye Val Notre-Dame où les moines d'Oka se sont installés en 2002. L'abbaye est construite au pied de la Montagne-Coupée et on doit son architecture à Pierre Thibault, qui a réussi à parfaitement intégrer l'abbaye à la nature. Au fond la chapelle, une grande fenêtre s'ouvre sur le paysage. L'endroit est évidemment très calme et sent bon le bois. J'y serais restée et je rêve d'une maison qui ressemble à cet endroit. Pour nous rendre à l'abbaye, nous avons stationné les autos au magasin des moines et avons emprunté un sentier de 1,8 kilomètre qui y mène. Nous n'avons croisé aucun autre randonneur. Un petit vent soufflait, le soleil ne nous brûlait pas, des framboisiers poussent le long du sentier et tout le monde était de bonne humeur. J'ai compris que la beauté est parfois près de nous.

À venir: 2 dodos sans les filles qui partent au Mont-Tremblant avec le parrain et la marraine d'Éléo, cousin Émilie et cousine Justine. Nous les y rejoindrons samedi, histoire de souper tous ensemble.

lundi 25 juillet 2011

Le ménage

Je n'aime pas faire le ménage, je le fais en maugréant, c'est pourquoi je sous-traite et paye quelqu'un pour le faire. J'ai mis du temps à accepter qu'une personne fasse mon ménage, mais maintenant c'est parfaitement intégré. Mon amie Diep m'a fait parvenir cet article pour m'aider à percevoir les bienfaits de faire son ménage. J'apprends que payer quelqu'un pour le faire est une forme de colonialisme. L'article ne m'a pas convaincue du plaisir que je pourrais retirer des tâches ménagères, outre le fait que j'aime un intérieur propre et bien rangé, mais il a fait remonter à la surface le malaise que j'avais à embaucher une femme de ménage (ou un homme, hein? Dans mon cas, c'est une femme) et que j'avais bien enfoui dans un coin de mon cerveau. Au secours!!!

jeudi 21 juillet 2011

mardi 19 juillet 2011

De retour

Nous sommes de retour à la maison depuis jeudi dernier. Nous avons quitté Virginia Beach mercredi matin très tôt. Juste avant de prendre la route, nous avons fait un détour vers l'océan pour aller y mettre nos pieds une dernière fois. Déjà, l'eau était plus froide qu'en Caroline du sud. Une plage vide le matin, c'est une bonne façon de commencer la journée.

Pour dîner, nous sommes arrêtés à Philadelphie. Marguerite voulait nous amener manger dans le plus ancien dinner de Philadelphie. Allez hop, nous y sommes allés. L'ambiance est fort différente de celle des villes du sud: il y a métissage et vie dans les rues. On sent qu'une communauté existe. J'y serais bien restée, mais il fallait revenir.

Une fois passé New York, la route est très très longue et le mercure chute. Quand nous sommes entrés à la maison, il faisait 14 degrés! C'était loin des 39 degrés de la veille.

Et maintenant, nous profitons de la maison, ce que nous ne faisons pratiquement jamais. Et on utilise la piscine. C'est la première année que j'ai l'impression qu'elle sert à quelque chose. Ce n'est pas une mauvaise chose d'être entrés plus tôt que prévu.

On fera de petites activités ponctuelles ici et là.

Samedi, je suis retournée à l'Île-du-Charme, un endroit où je n'avais pas mis les pieds depuis au moins 20 ans! L'Île-du-Charme est une des îles de Sorel et plusieurs terrains appartenaient à mon grand-père maternel qui les a divisés entre ses enfants. Du coup, plusieurs personnes de ma famille y ont un chalet. Samedi dernier, ma cousine avait organisé la réunion annuelle des cousins-cousines Cournoyer. Je m'y suis donc rendue en bateau avec un de mes frères. J'avais oublié combien c'est beau naviguer dans les îles. Pour ajouter du piquant, on a même aidé le vieux cousin de mon père à traverser son chaland d'une rive à l'autre. En le poussant avec le bateau, ça lui évitait d'activer le fil de métal qui le relie à l'autre rive. Je ne me rappelais plus ça. Il y a quelques chalands autour de l'île, qui permettent aux agriculteurs de traverser leur bétail ou leur machinerie d'une rive à l'autre des différentes îles. Je me souviens que mon père en avait construit un pour mon oncle qui avait eu l'idée folle de justement construire un immense chalet au milieu de l'Île-du-Charme, en plus d'une cabane à sucre. Le chaland avait servi à apporter tous les matériaux sur l'île. Et c'est à ce chalet qu'a lieu la réunion de cousins-cousines.

Visiter les îles en bateau est vraiment une activité à inscrire au calendrier. Il y a plusieurs possibilités offertes ici.

MA ajoutera bientôt des photos à mes textes.

mardi 12 juillet 2011

Virginie

Ce soir, nous sommes en Virginie. Nous reprenons la route demain. Le but est de rentrer.

Aujourd'hui, il faisait 39 degrés. Je n'avais jamais 'senti' une telle chaleur.

Nous avons mangé les fameuse arachides bouillies (boiled peanuts) que nous a vendu une fervente croyante du Sud. C'est comme manger des pois chiches. Intéressant.

MA a dîné d'un plat de 'pulled pork', plat typique du sud mangé dans une brasserie digne du Merlotte de True Blood (on a vu les trois premiers épisodes de la 4e saison). Le porc, délicieux selon MA. Moi, je ne mange du porc que de si c'est Monique qui le fait.

Allez, bonne nuit.

Vu


Des parcs de maisons mobiles où chacun a son pick-up truck garé dans la minuscule entrée.

Des entrepôts à louer. Achetez et entreposez.

Des autos abandonnées le long des routes.

Des villes quasi désertes.

Des villes vides de tout ou trop pleines de tout.

Des pubs pour Jésus, surtout dans les quartiers pauvres. Jésus est la voie et la vérité. Si je crois les messages que les églises affichent, nous irons en enfer et notre famille est vouée à l’échec, car nous ne prions pas ensemble. Bref, ça va mal.

Huit églises en sept minutes. La route est littéralement truffée d'églises.

Des prisonniers vêtus d’habits rayés vert et blanc travaillant dans une ferme le long de la 95.

Des panneaux routiers mettant en garde contre le viol, contre l’avortement, annonçant des avis de recherches pour des crimes non résolus et nous exhortant à nous assurer.

Un vétéran de je ne sais quelle guerre quêtant à une intersection : le regard vide, sa carte de vétéran attachée au cou par un lacet de plastique.

Des hommes tenant des pancartes annonçant des soldes : ils étaient là le matin et on les retrouvait au même endroit à 17h00. Sous 33 degrés.

Un homme vocifère en tirant sur ses dents. Il est 10h du matin. Le soir, on le retrouve engueulant un poteau.

Un vieil homme dormant sur une chaise devant un commerce. Ses avoirs l’entourent. Il porte des sacs aux pieds.

Une femme échevelée tire une énorme valise déformée sur une rue bordée de pawn shop.

Une femme quête de l’argent au volant de son 4x4 dans un poste d’essence.

70 000$ et plus d’autos garées devant des maisons qui valent à peine 30 000$ et pour lesquelles je n’en donnerais pas 15.

Des fenêtres et des portes grillagées.

Des déchets le long des trottoirs.

Des autos et des maisons au luxe ostentatoire. Des maisons trop grandes, trop grosses, trop laides. Quelques rares au charme, à la beauté et au luxe discrets.

Des yachts plus gros que les maisons près desquelles ils sont mis à l’ancre.

Absence totale de bacs de récupération.

Les gens qui laissent tourner leur moteur. Je ne m’y suis pas habituée.

Les Sud américains, les cubains et les noirs dans les emplois de service peu rémunérés.

Les couverts jetables et la malbouffe.

Des super centres W******t dans les quartiers pauvres.

Des saucisses marinées pour 15$. Envie de vomir incluse dans le prix.

Je ne serai jamais pour un État non interventionniste. Je le savais. Ce voyage l’a fermement confirmé.

Je ne pourrai jamais vivre dans un endroit où le clivage social est si grand.

Je ne pourrai jamais vivre dans un endroit où les riches jettent leurs richesses au visage des pauvres.

Je ne pourrai jamais vivre dans un endroit qui manque de nuances.

Je ne pourrai jamais vivre dans un endroit fait de ghettos.

Heureusement, la Floride et les États du Sud ont l’océan.

Éléonore a une petite ardoise sur laquelle elle écrit et qui nous permet de jouer au bonhomme pendu ou d’écrire des mots en anglais. Marguerite lui dit d’écrire la citation suivante, de Lavoisier : Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme. Éléonore s’exécute et signe : citation de Lavoisine. Héhéhé, on a bien rigolé.

Sur la route

Dimanche, nous avons fermé le condo de FL et avons mis le cap vers Myrtle Beach, en Caroline du Sud. Nous avons pris l'autoroute à 7h du matin et avons déjeuné à Cocoa Beach, une petite ville de la Floride, qui, elle aussi, nous accueillait avec ses terrains de roulottes, ses restos fermés et ses garages à l'abandon. J'avais lu qu'on y trouvait un 'historical center' et un café où on pouvait prendre un bon café et des viennoiseries: le 'historica center' est un bout de rue avec des boutiques de vêtements bleu blanc rouge et autres babioles made in China et le resto, où le latte était correct, s'est avéré un endroit où l'on avait des affiches avertissant les parents qu'ils devaient s'occuper de leurs enfants et les calmer si ceux-ci s'énervaient. Euh oui. Merci des conseils. On a déjeuné assis sur des chaises de fer forgé et mangé dans des couverts jetables... MA ne souhaitait qu'une chose: se tirer vite fait de la Floride. On a donc roulé jusqu'au début de la Caroline du sud, où nous avons pique-niqué du repas que nous avions préparé. Nous avons gagné Myrtle Beach North vers je ne sais plus quelle heure. Nous avons passé deux jours ici dans un condo que nous avions loué. Oui, c'est dans un resort. Habituellement, on préfère habiter parmi le monde et vivre le quotidien, mais comme le quotidien ici est fait de courses en auto parmi les 4x4, les W*******t, les maisons abandonnées et barricadées. On s'est dit qu'on ferait une entorse à nos habitudes pour se reposer un brin.

Mais avant de gagner notre condo, on a dû passer l'épreuve d'aller faire nos courses dans un W******t super center (attention, ils arrivent au Québec). Pas le choix d'y aller: autour, il n'y aucun commerce indépendant et aucune aucune autre épicerie. Ouf! C'est quelque chose. J'étais étourdie: trop de monde, trop de bruits, trop de trucs quasi inmangeables. Toutefois, les filles nous ont fait remarquer que c'était pas mal moins cher que dans un Whole Foods... Avis aux intéressés: on y trouve des repas surgelés comprenant un morceau brun (viande), un truc blanc (purée), un truc vert (légume) et un autre truc brun (brownie) pour 0,88$. Marguerite s'est rappelée avoir vu cela dans ce reportage vraiment intéressant diffusé à Une heure sur Terre. Cependant, vu le prix, je comprends très bien que c'est un choix qui puisse s'imposer pour certains parents. J'ai trouvé que faire les bons choix ici, c'est aussi payer très cher son panier, plus cher que chez nous. C'est très pervers.

Nous avons passé deux journées vraiment chouettes. Les filles s'y sont beaucoup plu, et c'est un endroit où nous retournerions: c'est beau et tranquille. Nous pouvions marcher jusqu'à la plage et pouvions aussi profiter de la piscine du condo.

Hier soir, nous sommes allés à Myrtle Beach, où nous avons marché sur le boardwalk illuminé de tous ses feux et plus animé que 10 fêtes foraines. Les filles se sont amusées dans une espèce de vieil arcade aux jeux vintage, aux bruits assourdissants et à l'éclairage de néons. Elles ont gagné des prix de camelote, mais étaient super contentes. Le tout pour 5$: parfois, ce n'est pas compliqué.

Cependant, on était tous contents de n'être pas descendus dans un hôtel de Myrtle Beach où l'atmosphère est complètement survoltée. On dirait un vrai freak show. C'était vraiment intéressant à voir, mais nettement trop intense.

samedi 9 juillet 2011

Le bruit des vagues

Hier, nous sommes descendus à South Beach, Miami. C'est un quartier en processus de transformation. Il n'y a pas longtemps, il n'était pas très fréquentable et laissé à l'abandon. Aujourd'hui, on y trouve un bord d'océan très agréable et une longue plage de sable fin. En cette journée un peu nuageuse, la plage n'était pas bondée. Nous nous y sommes installés quelques heures, profitant du bruit des vagues et du vent qui soufflait. C'était tellement bien. Les filles se sont bien amusées avec MA qui fait des trucs cool dans l'eau avec elles. Moi, je les surveille de la plage, leur rappelant de ne pas trop s'éloigner. Les vagues sont fortes. Je n'arrive pas à avoir l'esprit totalement tranquille. Je ne suis donc pas de ces personnes qui s'endorment en paix sous le parasol.

À quelque part au milieu de la journée, la faim s'est manifestée. On avait prévu aller manger au Michael's Genuine, resto recommandé par le mouvement slow food Miami. Le resto est situé dans le design district. Pas simple à trouver avec seulement notre gps (un gps ne dispense pas d'avoir des cartes avec nous, mais évidemment, on n'avait pas cartes de Miami!!). On s'est retrouvé sur Biscayne Avenue en tentant de trouver la fameuse 40th Street, mais on passait de la 39e à la 50e directement. Et le quartier était tout sauf invitant. C'était difficile de croire que le resto y était installé: garages entourés de clôtures frost auxquelles pendouillaient des sacs de plastiques percés, arrêts d'autobus où des gens semblent attendre sous le soleil brûlant depuis longtemps, échoppes diverses aux fenêtres grillagées, mauvaises herbes qui se faufilent partout où elles peuvent, à travers les trottoirs et les barreaux de toutes sortes. On a fini par demandé à une dame gardienne d'un quartier de privilégiés où se trouvait la fameuse rue. Elle nous a expliqué et en moins de deux on y était. Le design district était à deux pas d'où nous étions, comme un diamant dans un tas de charbon. Les diverses bâtisses d'un blanc immaculé abritent des galeries et autres designers. Et le resto, il est là, et nous mourrons de faim. Nous y entrons, il fait bon, on sait qu'on va s'installer sous les parasols. C'est à ce moment que la serveuse nous dit que le service du lunch est terminé!!! J'ai presque pleuré. C'était trop con.

On est retourné sur Lincoln Drive où nous avons bien mangé assis dehors à regarder les gens passer. On était un peu crevé par tant de chaleur. Nous avons repris la route vers le stade des Marlins pour aller voir un match de baseball. Zzzzzzz. MA tenait à amener les filles. Cette expérience nous a bien plus même si nous ne serons jamais une famille baseball. Nous avons pu observé les moeurs alimentaires des Américains dans un stade. On a presque chopé des maux de coeur à les regarder engouffrer tant de junk. Devant nous, deux familles de 12 personnes (5 adultes et 7 enfants, dont deux bébés) ont bu et mangé pendant les 9 manches: des pizzas, des nachos et fromage fondu, 7 litres de pepsi, 3 gros sacs de réglisse, des arachides, de la barbe à papa et des espèces de crêpes graisseuses au fromage. Même le bébé de moins de un an suçait de la réglisse et mangeait de la pizza qu'il laissait tomber dans le dos de sa mère. J'avais envie de leur donner des crudités ou des fruits. Et le pauvre MA, qui ne voulait qu'une toute petite bière, n'a pas pu l'obtenir. On lui demandait son passeport! Une barbe poivre et sel, une fille de 9 ans et un permis de conduire québécois ne suffisaient pas à prouver son âge.

jeudi 7 juillet 2011

Il pleut, il mouille

Belle journée à Miami bien que sous la pluie, une toute petite pluie fine qui n’était pas désagréable vu la température très très humide. Après notre petit repas pris à la librairie-café à l’ombre d’une dizaine de lampes Georges Nelson et d’autres de ses créations, nous avons marché sur Lincoln Drive et sommes allés visiter le artcenter de Miami. Cet endroit est divisé en petits ateliers tous qui abritent des artistes de la ville. Si l’artiste s’y trouve, on peut entrer, visiter son atelier et discuter de son travail. Ah!!! Quel plaisir ça nous a fait : c’était calme, c’était beau et touchant, et surtout, c’était à des kilomètres de tout le bazar qu’on a vu depuis que nous avons quitté le New Jersey. Un artiste m’a vraiment touchée avec ses collages : Tom Cocotos. C’est renversant de voir ce qu’il peut faire, notamment des portraits, avec quelques morceaux de papiers et des nuances de blancs. Marguerite et MA ont beaucoup aimé le travail de Nina Surel qui crée des silhouettes avec de la passementerie et des fleurs de porcelaine. On dirait des Klimt en 3 dimensions. Éléonore se sentait comme au musée, donc pas très bien. Mais on insiste : elle finira par y prendre goût. Je sais que des choses s’impriment dans son cerveau.

Nous sommes allés dans le quartier art déco où nous avons rejoint la plage. On a marché les pieds dans l’eau et sommes revenus à l’auto en marchant sur le très joli boardwalk qui longe la plage. Miami semble s’être regénérée, au contraire de là où nous nous trouvons. En se revitalisant, elle a semble avoir conservé son âme.

Nous sommes rentrés à la maison par la A1A, ce qui nous a permis de rouler sur Ocean Drive, qui rappelle un brin Nice. Faut aimer. Je trouve ça trop clinquant, comme Nice. Cependant, j’avoue que j’envie la vue sur l’océan qu’ont les habitants d’Ocean Drive!

Sur la route du retour, tous les fast-food de la planète sont réunis, les églises de toutes allégeances sont alignées, les diseurs de bonne aventure attendent les gens en mal d’espoir, et les W*****t viennent étendre leurs produits de qualité douteuse.

Je n’arrive pas à comprendre comment les gens endurent de telles inégalités, comment ils arrivent à vivre en paix dans un monde où le meilleur appartient à une poignée de gens.

Jeudi, il pleut. Nous avons roulé jusqu'à Boca Raton. Nous prenons un café dans un Star*** parce qu'il n'y pas grand-chose d'autre et parce qu'il y a Internet. On vient faire une petite recherche pour trouver un endroit intéressant où manger. La météo s'annonce mal pour les jours à venir. Nous reprendrons la route dimanche vers Myrtle Beach. Nous serons de retour plus tôt que prévu avec la ferme intention de partir bien loin l'an prochain! Cela dit, on passe quand même du bon temps ensemble: on rit un bon coup, on mange bien, on lit pas mal et on dort. C'est déjà pas si mal!

mercredi 6 juillet 2011

Message pour Monique

Monique, tu lis sûrement le blogue. Comme je n'ai pas ton adresse courriel, je dois t'écrire sur le blogue pour te poser une question. Je n'ai plus de Gravol pour Éléonore. Pourrais-tu demander à MC si elle a une idée de ce que je pourrais acheter pour Éléonore aux USA à la place? Je n'ai pas trouvé de Gravol ici et ce que je vois n'est pas recommandé pour des enfants, du moins sans l'autorisation d'un médecin. Tu peux me répondre à mon adresse elise.barcelone@gmail.com. Merci ;-)

Miami

On chill à Miami. Enfin, on relaxe. Nous nous sommes arrêtés au Books & Books pour prendre une bouchée et un latté: une assiette vegan pour MA et moi: salade de mais grillé, salade de haricots, humus de haricots noirs, tofu grillé, salade verte et tranches de bagel grillé. Éléonore a choisi une salade césar et Marguerite un potage de portobellos et noix de coco. Délicieux. Être ici, ça fait du bien à Éléonore qui, ce matin, a pleuré un petit coup. Elle trouve ça tellement laid sur la route qu'elle ne veut pas sortir et, du coup, elle a mal au ventre. Je l'ai prise dans mes bras dans l'auto et elle s'est endormie la tête entre mes mains. Dans ces moments-là, je sens que c'est important le rôle d'une maman. Marguerite est plus âgée, alors elle passe par-dessus ce qui ne lui plaît pas et apprend de cela. MA et moi on s'est dit qu'on aurait dû apporter avec nous le livre de Jean-Paul Dubois, L'Amérique m'inquiète. Je l'ai lu il y a quelques années avec fascination et j'aurais dû le relire avant de partir ou l'apporter avec nous.

À ce soir.

mardi 5 juillet 2011

On va s'y faire

Toujours pas de photos. Peut-être demain? Aujourd'hui, nous avons dormi tard: nous avions besoin de repos après la route d'hier et les paysages misérables. Nous avons pris un bon petit déjeuné et avons mis le cap vers la plage de Fort Lauderdale. Nous, nous habitons le quartier Fort Lauderdale Lakes. Pour nous rendre à FL, le paysage et toujours aussi déprimant: boutiques de prêteurs sur gages, restos de poulet-frit-service-rapide, échoppes bancales qui échangent l'or contre de l'argent, personnes qui errent au bord du boulevard sans chandail et poussant des paniers d'épicerie vides. Vraiment, je vis un choc culturel à côté de chez moi. En fait, je connaissais cette disparité étatsunienne, mais la voir, c'est un choc et c'est incompréhensible.

Quand un arrive à FL, le paysage change abruptement. C'est à couper au couteau. La couleur des gens change aussi. La misère a une couleur. Cependant, le paysage de FL souffre d'un autre type de laideur: celle de la richesse qu'on vous jette au visage et qui est tout sauf subtile, qui manque de goût. D'un côté comme de l'autre, on ne fait pas dans la dentelle.

On a stationné l'auto et on est allé s'étendre sur la plage et respirer un bol de vent. Enfin, les filles se sont amusées et ont apprécié le moment. On était bien. J'ai même fait quelques postures de yoga et a on marché dans les vagues. Demain, on part du côté de Miami.

lundi 4 juillet 2011

Dimanche a été une autre longue journée sur la route. Plus on descend vers le sud, plus la chaleur est accablante. Nous roulons sur la 95 sud, qui file droit et qui est encadrée d’arbres. On ne voit rien des alentours. Parfois, quelques maisons mobiles sont plantées au milieu d’un champ dégarni d’arbres. Les autos attendent dans les stationnements. On ne voit personne.

Nous décidons de nous arrêter dîner dans une petite ville de la Caroline du sud : Florence. J’étais curieuse de voir de quoi avait l’air cette Florence du sud des États-Unis. Quand on quitte l’autoroute, on est « jeté » sur une route large comme 3 autoroutes québécoises qui fend des champs rongés par le soleil. On dirait que Florence n’existe pas. Et puis on y est: des parcs de maisons mobiles à vendre pour 32 000$, c'est moins cher quand elles sont usagées, des garages fermés à jamais et dont les stationnements sont mangés par les mauvaises herbes, des quartiers aux maisons abandonnées et aux fenêtres placardées, des magasins et des restos délestés de leurs clients. Quelques palmiers rabougris complètent ce décor plus que désolant. Les filles veulent rebrousser chemin. Marc-André voit les possibilités de bonnes photos à prendre. Moi, ça me déprime profondément. Tout suite après ce décor de post crise économique, une enfilade de concessionnaires automobiles nous accueille. D’ailleurs, dans les stationnements de maisons qui semblent vouloir s’effondrer sont garées des autos hors de prix! Je n’y comprends rien. On passe devant l’épicerie Piggy Wiggly dont la façade est décorée de faces de cochons : les filles refusent d’y aller. Et moi je refuse de manger dans un des nombreux restos plantés au milieu de stationnements noirs et brûlants. On fini par trouver une épicerie où chacun trouve son bonheur et qui nous permet de nous nourrir décemment. Nous reprenons la route en sachant que nous ne retournerons jamais à Florence.

Quelques heures plus tard, nous arrivons au Hyatt de Jacksonville, où nous descendons pour la nuit. Le quartier qui nous accueille est fait de maisons placardées, de quartiers aux maisons quasi abandonnées, de rues désertes sous un soleil de plomb. Marguerite regrette de nous avoir rebattu les oreilles avec la Floride et regrette la côte est! Marc-André tente de l’encourager. L’hôtel est situé dans le quartier des affaires, face à une baie. Ça va. Les filles n’ayant pas envie de sortir, on mange plutôt bien au resto de l’hôtel.

Ce matin, lundi 4 juillet, nous reprenons la route vers Fort Lauderdale. Nous roulons sur la A1A qui nous permet de traverser des villes. Le départ a été lent : j’avais oublié de donner les gravol à Éléo. Nous avons dû faire de petits arrêts. Je vous passe les détails!


Je vous écris de Fort Lauderdale. Nous sommes arrrivés au condo de ma tante, les filles ont trouvé un Whole Foods et nous y avons fait les courses. On a préparé un bon repas qui a réconforté les filles. Sincèrement, nous n'avons vu rien de beau depuis Florence. J'essaie très très fort de ne pas bouder mon plaisir, mais vraiment, d'un point de vue esthétique, c'est très laid ce que nous voyons.

Demain, nous irons à la plage. Nous essaierons de trouver un bien-être dans tout ce paysage complètement chaotique et irréfléchi et dans toute cette pauvreté qui côtoie une consommation effrénée. Encore une fois cette année, j'ai une leçon à apprendre: le contentement dans ce que je n'aime pas. L'an dernier, j'ai appris le lâcher prise; cette année, je dois apprendre à être satisfaite dans un environnement et un décor que je n'aurais jamais choisis et qui est à des kilomètres de ce que j'aime.

Nous tenterons de faire des photos.

samedi 2 juillet 2011

Chapelle de Princeton

Sur la route

Le silence a été long. Ma dernière semaine de travail avant mes vacances a été éprouvante. Jeudi soir, après avoir écrit le dernier courriel, je me suis demandé au nom de quoi je me rendais aussi loin dans le stress et la fatigue. Au nom de quoi j'ai laissé les filles faire leur propre dîner parce que je n'avais pas le temps de m'en occuper et au nom de quoi moi-même je n'avais pas le temps de manger. Je n'ai pas encore la réponse à mes questions. Depuis que nous avons pris la route, je réfléchis à tout cela. Comme la route est longue, très longue, j'ai tout mon temps pour réfléchir.

Vendredi matin, nous avons donc commencé la route qui nous mènera en Floride, là où ma tante a son condo, qu'elle nous prête. Nous avons décidé de faire le voyage en auto. Non, non, on ne regrette pas! Mais c'est tellllllllllllllllllllement long. Nous avons prévu rouler 7 heures par jour. Donc nous dormons 3 jours sur la route.

Hier, après avoir quitté le Québec, nous nous sommes arrêtés au Lake Georges, dans l'État de New York. J'ai proposé le Lake Georges. C'est un nom que j'avais dans ma mémoire. Je n'y suis jamais allée enfant, mais quelqu'un de mon entourage a dû me raconter être allé, car j'ai des souvenirs de cet endroit. Entre autres activités intéressantes que nous aurions pu y faire: des tatouages au air brush, la visite du musée de cire Frankenstein, magasinage de t-shirt à message de plus ou moins bon goût. On y retournera pour tout cela. Hier, nous nous sommes contentés de pique-niquer devant le lac. Avant de partir, nous nous sommes arrêtés à la brûlerie du coin pour prendre un délicieux latté pas brûlé, ce qui est une réussite.

Nous nous sommes fixé un objectif pour le voyage: ne pas manger dans les chaînes et rechercher les endroits où on trouve du frais, du goûteux et, si possible, du local. Jusqu'ici on a réussi. Il faut dire que nous n'avons pas de mérite. Notre premier arrêt/nuit ayant été à Princeton, il aurait fallu être de mauvaise fois pour finir dans une chaîne!

Princeton: j'y aurais passé quelques jours. J'adore les ville universitaires. Elles dégagent une énergie qu'on ne trouve pas ailleurs et elles donnent l'impression que tout est possible, qu'on peut toujours tout recommencer. J'aurais pu aller y faire du yoga chaque matin, boire un café en mangeant un croissant frais du jour, me promener sur le campus, aller à la chapelle du campus et glander à la bibliothèque. En ce début des vacances, le campus est d'un calme surprenant. Ce matin, on y a croisé une seule famille.

Donc, hier soir, Marguerite avait envie de sushis. Nous sommes donc allés chez MoC MoC,
Un gentil client qui quittait le resto nous a légué ses bouteilles de bières bien fraîches qu'il n'avait pas ouvertes. Jamais je n'ai été si contente de boire une bière. Rencontrer des gens sympathiques, ça commence toujours bien un voyage!

C'est vraiment crevés que nous sommes retournés à l'hôtel. Sur le chemin du retour, on a pu regarder quelques feux d'artifice du 4 juillet. La nuit était douce.

Avant de reprendre la route ce matin, nous avons pris de quoi déjeuner dans une petite boulangerie de Princeton et avons mangé assis sur une petite place où sont installées de petites tables sous les arbres. Avant de quitter la ville, nous sommes allés chez d'Angelo afin de faire le plein de provisions pour notre pique-nique du midi: salade d'orcichiette, frittata de pommes de terre douces et oignons caramélisés, artichauts grillés, tapenade et pain à la mozarella. Défi alimentaire relevé.

Et en route nous nous sommes mis pour rejoindre Raleigh, Caroline du Nord. Nous y sommes arrivés et nous y dormons ce soir. Nous avons fait le plein de provisions dans un Whole Foods, situé pas très loin de notre hôtel. Quand je rentre dans un Whole Foods, c'est comme si j'arrivais au paradis. Je sais alors que je mangerai bien. Prions pour que les WF arrivent au Québec!

Une autre longue journée nous attend demain. Je remercie l'univers d'avoir des filles patientes, tranquilles et autonomes. Elles sont vraiment parfaites pour le voyage: elles ne se plaignent de rien et sont hyper patientes. Je n'en reviens pas d'avoir fait de telles personnes!

Drôles de trucs: les gens laissent tourner leur moteur pendant qu'ils sont assis dans leur auto. Pas de bac de recyclage nulle part, même pas dans les chambres d'hôtel. Les États-Unis, c'est vraiment un autre univers. Univers auquel j'ai du mal à m'habituer et c'est pourtant si près.