dimanche 5 mai 2013

Petits bonheurs éparpillés

Je ne m'excuse pas de ne pas venir souvent. Je continue d'apprivoiser ma nouvelle vie. L'apprivoisement est une étape longue, n'est-ce pas? Je sens que je me place. Ces temps-ci, mes temps libres sont consacrés à la famille, à la maison, à mes amis qui passent me voir. En vrac, quelques bonheurs vécus.

Ratisser les  2000 cocottes de mon terrain en compagnie de MA et de mon amie Diane. Partager un repas.

Scier des branches d'arbres. Rien de tel que l'odeur qui s'en dégage. Mon père me regarde travailler. Éléo lui sert un thé ses cupcakes qu'elle a cuisinés. Il l'appelle sa petite fille. Dans ses yeux, de l'amour pour elle.

Aller voir les oies blanches. Elles sont absentes. Seul un rat d'eau fait des loopings. Rendez-vous raté. En rire.

Rire sur la terrasse avec marraine. On s'obstine: sur tout et n'importe quoi, ce n'est pas important. Nous quitter en se disant "je t'aime mon amie". Ça fait 25 ans qu'on se dit ça... et qu'on s'obstine.

Jouer au tennis avec Éléo. Constater son élégance, sa force, son intelligence.

Rire avec Marguerite. Partager un humour. Attacher des fils fragiles. Petite, je lui disais qu'un fil reliait son coeur à mon coeur. De cette façon, elle n'était jamais loin de moi et moi d'elle. Ses grands yeux bruns me regardaient, rassurés.

Dîner sur une terrasse du mile-end avec une amie. Aller-retour incognito à Montréal. Sentir que je rentre à la maison. Dieu que j'aime cette ville.

Écouter Arcade Fire à tue-tête sur la route du retour. Je sais, c'est vieux. Je suis fidèle à tout un tas de trucs.

Penser à MA et me dire que lui ouvrir la porte de mon chez-moi en août 1995 a été le grand geste de ma vie.

Parler avec mon grand frère en buvant un verre de vin sur ma terrasse qui s'affaisse... et qu'il va refaire. Rire, se faire des confidences. Réaliser chaque fois que l'on est pareil même si j'ai grandi sans lui. Ça me souffle.

Acheter mes cd pour apprendre l'italien. Je suis le conseil de mon amie Diane, qui m'a dit mettre à profit mes trajets en auto.

Rêver d'un voyage avec ma petite Éléo. Je cherche des billets. On ira là où les billets les moins chers nous guideront. Mais pas Israël, qu'elle me dit. L'impression que le conflit là-bas lui fait peur. Non, petite Éléo, pas Israël pour cette fois.

dimanche 14 avril 2013

L'impression de liberté

Il se passe un truc étrange depuis que je travaille ailleurs. J'ai l'impression d'être entrée dans un moule, d'avoir perdu le contrôle sur ma vie et de m'éloigner de mes rêves - je parle ici aussi des rêves éveillés qui ne se réaliseront pas forcément, mais qui m'ont fait du bien pendant quelques secondes, voire quelques minutes. "Rentrer travailler", c'est un peu comme aller contre ma nature. J'ai cependant conscience que j'ai trouvé l'endroit idéal pour moi. Les gens qui y sont et la culture me conviennent parfaitement et correspondent à mes valeurs. Je dois cependant m'habituer à ne plus être libre de mon temps: je ne peux pas décider de partir une semaine à quelque part si je vois des billets d'avion à bon prix - ces derniers temps, je serais retournée aux Pays-Bas, voir Mirjam et cette sublime lumière qui inonde les paysages. Non pas que je suis partie souvent, mais l'impression que j'avais la liberté de le faire me comblait. La liberté est certainement une valeur que je place au rang des valeurs suprêmes. Cela étant dit, je suis loin d'être malheureuse, je suis en adaptation. Je m'adapte à une idée. Je dois apprendre à rêver... dans un contexte différent!

Et l'idée fait son chemin puisque j'ai repris le contrôle de mes fins de semaine. Je ne m'écroule plus de fatigue, la vue d'une auto ne me soulève plus le coeur, je ne perds plus de précieuses minutes à me dire que le temps file. Hier, Marguerite et moi avons rejoint mon amie Diane, sa famille et de ses amis dans un jolie petite cabane à sucre située à St-Prosper-de-Champlain. Moments d'affabilité, de rire, d'échanges. Moment précieux qui me font du bien. J'aime aller à la rencontre de. Marguerite et moi avons pris la route ensemble dans un paysage onirique, gorgé de brume et d'humidité. On aurait dit une 5e saison. Oh! que j'aime ces moments où je suis seule et en paix avec ma grande. Elle me parle, je lui parle, on rit. Ce n'est rien, mais c'est tout. Le plus petit contient le plus grand répétait Yvon Rivard.

Aujourd'hui, c'était repas de famille chez mes parents. Marguerite et Olivier avaient demandé un repas de famille à ma maman. Elle a réuni tout le monde et c'était comme chaque fois: trop de nourriture, tout le monde rit, tout le monde parle - en même temps, les conversations se mélangent, on ne comprend plus rien et on finit par dire que c'est la tour de Babel. À travers tout ce vacarme, je surprends souvent le regard de MA sur moi. Heureusement qu'il est là.

Éléo rêve de jouer cette pièce au piano. Je ne doute pas que tu y arriveras, petite fille d'amour.


dimanche 24 mars 2013

C'était samedi dernier

Ciel de samedi dernier
et le ciel était bleu. J'ai profité du moment où Marguerite était en ski et Éléonore au tennis pour faire une petite rando de ski de fond à St-Ignace, en solitaire. J'étais tellement bien, couchée au milieu du champ à regarder tantôt le ciel, tantôt la ligne d'horizon. Tellement bien, que j'en avais les larmes aux yeux. Il y a des moments de plénitude fragile qui nous bouleversent et qui nous réconcilient avec bien des choses.

Mais les cieux ne sont pas toujours bleus, ni droites les lignes d'horizon.

Sur un blogue, on ne dit pas tout. Il faut savoir dire assez pour dire vrai. C'est la ligne que je me suis tracée. Il y a donc des choses tues, mais pas des choses fausses. Ce soir je me tais pour ne pas raconter des bobards. Je ressors de ma fin de semaine terrassée par l'adolescence. Cette période effrayante qui vous saute à la gorge, vous brasse de tous côtés et vous abandonne hagards et perdus au bord de ce qui ressemble à un gouffre. Parfois, le coeur est en miettes. Le cerveau est en rage.

Merci mes deux amies qui m'écoutent sans juger. Merci É. Merci D. Je vous aime.

Elle a accompagné ma fin de semaine en musique. Ce film vu avec ma petite Éléo samedi a fait du bien à mon coeur et m'a donné envie d'avoir des asclépiades dans ma cours. Et puis le tatami de Miyako nous a réunis et permis de redresser la ligne d'horizon.

De ce pas, je vais coller des étoiles au-dessus du lit de ma petite Éléo.


lundi 11 mars 2013

Envie de...

Cabane à sucre, mars 2013
De quoi ai-je envie ces temps-ci? De bien peu de choses à vrai dire!

Me rendre au travail chaque jour exige un effort si grand qu'une fois à la maison, avec les miens, je n'ai envie de rien d'autre que d'être là et maintenant.

La fin de semaine venue, je ne consens qu'à me rendre à St-Ignace, marcher, cuisiner, lire, regarder un film, être avec les filles et coller le plus possible MA, car il me manque terriblement.

Samedi, j'ai profité du ciel ensoleillé pour aller passer du temps à la cabane. Ma famille y était. J'y ai amené mon père qui, pour la première année de sa vie, ne fait pas les sucres. C'est mon frère maintenant qui prend la relève, comme mon père l'a fait quand mon grand-père a dû cesser d'entailler. Ici, les choses se répètent, comme les saisons.

Mon père s'est assis au soleil sur la galerie, sur le banc qui s'y trouve depuis si longtemps. J'ai enfilé les raquettes de ma belle-soeur et je suis allée vider comme on dit, vider sans complément d'objet. Mon corps avait un immense besoin de bouger et mon cerveau de se concentrer sur des tâches manuelles. Mon neveu Olivier m'accompagnait: il tirait le traîneau qui transportait le tonneau rempli d'eau, mon frère vidait en tracteur, ma belle-soeur nettoyait la cabane. Marguerite prenait le thé avec ma mère dans la cabane aux fenêtres à carreaux. Le soleil était là, et j'étais bien.

Samedi soir, nous avons regardé To Rome with Love, pas le meilleur film de Woody Allen certes, mais  voir Rome ça nous a fait plaisir. Hey, on est allé là avec Majorie! Hey, on a mangé notre sandwich assis sur ces marches! Quand y retournerai-je? L'envie de voyage n'est jamais bien loin...

Je vous promets plus d'action bientôt. Pour l'instant, je continue de me faire à ma nouvelle vie.

dimanche 3 mars 2013

Un chemin de plus

St-Ignace, mars 2013
Un chemin, une fois de plus. Mais celui-ci, il est particulier. C'est celui qui mène à la forêt de mon père, à la cabane à sucre et au chalet de mon frère aîné. Ce chemin, je l'emprunte depuis toujours: à pied, en jogging, à vélo, en ski, en auto et en tracteur. J'y ai joué dans la boue sous la pluie chaude de l'été, j'y ai coincé mes bottes de pluie dans les glaises du printemps, j'y ai promené les filles en traîneau sur la neige de janvier et j'y ai marché sur les sols gelés de l'automne.

Le chemin que vous voyez est celui qui annonce les sucres: mi-neige, mi-boue. C'est un chemin en devenir. Je l'ai emprunté aujourd'hui. Mon frère Louis bûchait pendant que ma belle-soeur préparait la cabane pour les sucres. On a bu du thé près du poêle à bois qui chauffait à plein régime. C'était comme un cocon. J'aime la famille. J'aime l'idée d'en avoir une. J'aime quand mon frère aîné me téléphone pour partager des niaiseries et des pas niaiseries. J'ai quitté la cabane en reprenant le chemin inverse et en pensant que c'est là l'unique endroit où j'ai quelques racines. J'y suis attachée.

J'ai eu le temps de réfléchir: j'étais seule. MA était parti conduire les filles ici pour retrouver cousin, cousine, FB et MC. Je ne les ai pas accompagnés pour cause d'auto remplie, mais aussi pour cause de surdose d'auto et de route. J'ai donc eu quelques heures devant moi.

De retour à la maison, j'ai préparé une soupe thaïlandaise tout en skypant avec mon amie Guylaine pour lui demander quelques précisions sur cette recette qui date de l'époque où elle et moi habitions Verdun, à l'époque où Marguerite était petite, à l'époque où je ne savais pas ce que j'allais devenir. Je me souviens que nous avions cuisiné cette soupe ensemble dans sa cuisine ensoleillée et colorée du boulevard Lasalle. Les cuisines de Guylaine ont toujours été remplies de couleurs.

Une fois la conversation terminée, j'ai coupé mes légumes. Étrange impression d'entendre le couteau frapper la planche à découper, d'entendre le silence de la maison et la pluie qui frappe le toit de tôle de mon salon. En ce moment, ce sont les cloches de l'église qui sonnent. La pluie continue de tomber. Mes filles sont à Québec et MA sur l'autoroute. Je me sais solitaire, mais pour rien au monde je ne vivrais seule. Seule à entendre la pluie frapper le toit et sonner les cloches d'une église vide.


samedi 23 février 2013

Ouf!

Éléo au Nouveau-Brunswick, peut-être en 2006
Ouf!

C'est le seul mot qui me vient en tête en ce samedi post première semaine de travail. Mes yeux brûlent de fatigue pendant que j'écris. Une chose est certaine, j'ai été extrêmement choyée d'avoir la chance et le privilège de travailler de la maison pendant toutes ces années. Je sais maintenant que si j'avais dû partir chaque jour loin de mes filles et de MA aurait été une torture quotidienne, un arrachage de coeur en règle. Pendant toutes ces années, j'ai travaillé très fort et beaucoup - trop parfois -, mais je n'ai manqué aucun moment de la vie de mes filles. Je sais maintenant que je n'aurais pas supporté être loin d'elles, je sais maintenant que, dans le fond, je n'étais pas une fille de carrière. Avant tout, j'étais une maman. Réaliser tout ça cette semaine m'a fait l'effet d'un uppercut bien appliqué.

Franchement, je ne sais pas comment font celles qui suivent ce rythme avec de jeunes enfants. Je l'ai échappée belle.

Ma semaine au travail a été hyper intéressante. Vraiment, à ce moment-ci de ma vie, je sens que je suis exactement à ma place. Par contre, cette nouvelle aventure est aussi une période de transition. Et moi, les transitions, bien j'aime pas trop. J'ai vraiment l'impression de manquer des bouts de ma vie pendant les 8 heures où je m'absente. Chaque soir, les filles me rassurent: non maman, tu ne manques rien. Oui, tout va bien, maman. C'est normal que tu partes travailler, maman. Ce qui est difficile, c'est peut-être simplement de prendre conscience que mes filles cheminent et avancent inéluctablement. Ça se fait tout seul, à l'extérieur de moi. Elles sont grandes maintenant. C'est une autre transition qui s'ajoute. Et jamais je n'aurais soupçonné que j'en serais si déstabilisée. Ça en fait beaucoup en même temps.

Mais grâce à mes 41 ans, je sais que tout passe, que l'on s'habitue à, que l'on se fait à.

Ici, la neige tombe. Le lumineux tente de se frayer un chemin dans la grisaille. Me semble que c'est un bon moment pour écouter Avec pas d'casque.

mardi 19 février 2013

Bon, bon, bon

Route vers Gavarnie, © MAB 2012
Un autre chemin sur la photo. Ces temps-ci, je suis dans la métaphore de la route, du chemin, de la voie. Je ne sais pas encore où cette route me mènera, mais j'avance, un pied devant l'autre.

Je me souviens, quand nous avancions sur ce chemin rocailleux, en route vers le Cirque de Gavarnie, le temps était gris, un petit crachin nous accompagnait. Majorie m'avait dit: Comment saurons-nous qu'on est là, qu'on a atteint le but? Mmm, je dis, j'ai l'impression que ce sera tellement beau que nous saurons. Sur la route, aucune indication. Il faut juste faire confiance à la personne qui nous a indiqué la route, à la personne qui nous a dit que la destination sera magnifique et qu'elle vaudra le crachin, le sol rocailleux, l'humidité et l'effort.

Je me sens ainsi, j'avance, en me disant que ma destination en vaudra la peine. Je fais confiance.

Mon nouveau travail a commencé hier. Franchement, si ce n'était que le bureau est loin de chez moi, la perfection serait totale. Je sens que je vais aimer: aimer les projets, aimer mon patron et mes collègues. Un bouquet de roses (blanches! en plein dans le mille) m'attendait hier au bureau. Cette attention m'a touchée. Les gens sont affables, passionnés, sympathiques et souhaitent le bien-être des autres. Bon, maintenant, c'est à moi de jouer: je dois être compétente, efficace et brillante - idéalement.

La semaine dernière, je l'ai passée à m'occuper de mon papa qui a été hospitalisé, car il a subi une opération au genou. Rien de grave, bien sûr. Mais ces situations fragilisent tout le monde: mon père en premier, ma mère et bien sûr, moi, qui me sens encore parfois encore comme sa petite fille. Inverser les rôles n'est pas dans l'ordre des choses. Voir mon père dans sa petite jaquette bleue m'a fendu le coeur. Lui si fort dans mon souvenir semblait avoir peur... un peu. Il ne l'a pas dit; je l'ai juste compris. Toute la semaine, mes frères et moi nous sommes relayés à l'hôpital. Ce qui nous unis et nous permet de traverser ces moments: le rire et l'humour. Parfois, on a ri aux larmes autour du lit de notre père. Lui, il semble s'amuser de nous voir rire comme des bossus. Mon père est entré à la maison vendredi. Je lui ai lavé les cheveux et nous l'avons installé dans sa maison. Il semblait bien et heureux d'être avec nous. Je l'ai coiffé, comme quand j'étais petite. Mon père, ce grand homme, fort comme un boeuf, tout noueux et silencieux, se laissait faire toutes sortes de coiffures par moi et se laissait maquiller sans bouger, sans dire un mot, sans dire qu'il devait aller faire çi ou faire ça. Encore aujourd'hui, il se laisse faire. Il me fait confiance.

Mercredi, j'ai eu envie de prendre une journée seule avec les filles, avant de commencer ce que j'appelle ma nouvelle vie. Éléo n'a pas voulu venir à Montréal, j'y suis allée seule avec Marguerite. Ma foi, ça nous a fait du bien à elle et moi, d'être ensemble, de parler, de rire, de faire du lèche-vitrine aussi. À la demande de ma grande, nous sommes allées manger chez SoupeSoup, au resto de la rue Wellington. Le repas était bon, mais ce n'est plus ce que c'était - nostalgie ici du petit boui-boui de la rue Duluth. Les portions sont riquiquis. Que dire de mon grilled-cheese préparé avec du pain blanc tranché et du fromage suisse en tranche - aussi - le tout agrémenté d'une compote d'oignons que j'ai dû chercher dans le sandwich? Et ma chaudrée de maïs? Rien à voir avec celle-ci. Celle qu'on ma servie était plutôt claire et quelques pelures de pomme de terre flottaient à sa surface. Rien pour appeler sa mère. Me semble que c'est indigne du SoupeSoup. Pour 31,00$ à deux, on s'attend à un peu plus. En fait, on s'attend à ce que c'était avant! Les choix de Marguerite étaient plus heureux: une minestrone bien fournie en légumes et un chili dog végétarien - sans saucisse - bien dodu, qu'elle a englouti en moins de deux. On a bien ri en textant des trucs rigolos à MA.

L'après-midi fut occupé à flâner au centre-ville et à essayer des souliers, des bottes, alouette. On avait du temps pour perdre notre temps, c'est un luxe. J'ai enfin craqué pour mes Hunter, que je regarde depuis au moins deux ans sans jamais passer à l'acte. Enfin, je me sens en peu comme faisant partie de la monarchie britannique! Hahaha! Quand on me connaît, on sait bien que je ne suis pas monarchiste!


Nous avons terminé notre journée au musée McCord pour visiter l'exposition de Mimmo Jodice, chaudement recommandée par mon amie Diane. Ce photographe napolitain a parcouru le monde et a rapporté de magnifiques photos des grandes villes qu'il a visitées, dont Montréal. Ce voyage à travers les épreuves argentiques de ce photographe aux cheveux tout blancs m'a fait du bien. La lumière et les flous de ces photos sont magnifiques et touchants, en plus de donner envie de s'acheter un billet d'avion et de partir n'importe où! Marguerite a particulièrement aimé une photo de São Paulo, et moi ce sont les photos de Venise qui m'ont touchée. Ces villes, libres d'humains, sont comme autant de nus qui s'offrent à nous. Mimmo Jodice tente de saisir le temps suspendu, un peu comme Virginia Woolf dans ses écrits. Trop court moment avec ma grande.

Le temps. Il passe trop vite, je n'arrive pas à le suspendre...

Notre arrivée à Venise, en 2010. Elles étaient petites, mes chouchounes!

mercredi 13 février 2013

Lecteurs

Hochelaga, hiver 2012 © MAB
Dans les statistiques du blogue, je vois que j'ai quelques lecteurs (ou un seul qui lit de nombreuses pages!) originaires de la Biolérussie. N'est-ce pas fantastique? J'aimerais bien les (ou le ou la) connaître, les entendre, les lire aussi.

Aujourd'hui, je prends congé et je kidnappe ma grande pour faire une petite virée à Montréal. Nous irons au musée McCord voir cette expo dont mon amie Diane m'a dit le plus grand bien. C'est une façon de me transporter ailleurs sans prendre l'avion! Et nous irons boire un café au lait, je ne sais où encore. Et on se dira quelques mots.





lundi 11 février 2013

Soleil de février


Forêt, St-Ignace 2013
Quel soleil magnifique il a fait cette fin de semaine. L'hiver ne devrait être qu'ainsi.

Et comment donc avons-nous occupé cette fin de semaine?

D'abord avec nos amis Jules, Diep, Antoine et Éloi. Il vient un temps où mes amis me manquent. Alors, la semaine dernière, en deux tours de courriels, il fut décidé qu'ils viendraient nous visiter samedi. Cette visite a donné l'occasion à MA de penser à un menu. Après avoir compulsé des livres de recettes, fouillé dans des sites et hésité entre Jamie et Josée di Stasio, il a opté pour cette dernière. Le choix fait, il s'est rendu à Saint-Ambroise, à la Bergerie des Neiges, cueillir l'épaule d'agneau nécessaire à la recette. La petite bête fut servie avec des betteraves cuites au four (je voue un grand amour aux betteraves) et une salade. Mmm, pas folle de l'agneau par contre. La viande ne pouvait pas être plus tendre ou de meilleure qualité, mais il y a un petit goût qui ne me revient pas, petit goût que je n'ai pas retrouvé dans l'excellent carré d'agneau que le même MA avait préparé il y a quelque temps. Cela dit, nos invités ont aimé. Peu importe ce que l'on mange, j'adore être autour d'une table avec des gens que j'aime. C'est très égoïste de ma part. Après avoir partagé un repas bien arrosé, discuté de tout un tas de trucs, écouté les enfants parler (Antoine qui raconte des blagues, Éloi, le tout doux Éloi, qui chante de petites chansons), je me sens toujours bien, voire mieux. Les rencontres m'amènent ailleurs, comme un voyage le ferait.

Et nous avons été gâtées par nos amis: Marguerite, Éléo et moi. Éléo et moi sommes déjà plongées dans nos romans. De mon côté, dès la première page, j'étais accrochée à Harry Quebert, mais je ne m'attendais à rien de moins après tous les commentaires élogieux que mon amie Émilie m'en avait fait. Marguerite doit d'abord terminer son roman en cours avant de s'attaquer au prochain. Je souhaite de tout coeur que ce livre la mène à La vie devant soi, l'un des plus beaux que j'ai lus. Adolescente, Diep avait été marquée par les Cerfs-volants; j'ai hâte de voir l'effet qu'il fera sur ma grande. J'aime ces transmissions de mes amis à mes filles. J'aime leurs possibles influences sur elles.

Dimanche, le soleil brillait toujours. Nous avons chaussé nos skis de fond et sommes partis à l'assaut de la forêt derrière la maison de mes parents. Cette fois-ci, c'est Marguerite qui nous a accompagnés, Éléo était chez une amie. On a ri un bon coup: c'est toujours drôle de voir tomber les gens en ski - oui, oui, certains tombent de leurs skis de fond... allez comprendre. Et j'aime voir le rose sur les joues de ma fille et sur son nez aussi, comme quand elle était toute petite.

Et puis j'ai suivi le conseil de faire des anges dans la neige. Au milieu du champ, je me suis couchée, le visage tourné vers le soleil. J'ai fermé mes yeux. J'entendais Marguerite s'approcher de moi et Marc-André poursuivre son chemin. À cet instant précis tout était parfait.

Notre journée s'est terminée devant un bol de soupe vietnamienne assaisonnée des fines herbes pour lesquelles MA avait craqué, la veille, à la fruiterie. "Papa les trouvait belles", m'a expliqué Éléo en voyant mon air dubitatif devant les paquets de fines herbes alignés sur le comptoir...

Cette semaine est la dernière avant que je commence mon nouvel emploi. Mes émotions sont confuses je dirais. J'ai une semaine pour y faire du ménage...


Forêt tranquille
Ange imparfait

mardi 5 février 2013

Il y avait longtemps

Journée froide à Hochelaga © MAB
Il y avait longtemps, il me semble, que nous avions fait une sortie familiale. Samedi dernier, j'ai dit exit le ménage (oui, souffrance et douleur extrêmes, je fais moi-même mon ménage maintenant). Au début, enfant gâtée que je suis, je détestais profondément ces tâches, j'étais fâchée même. Et puis mon amie Diane m'a présenté les choses autrement et je me suis rappelé un texte que mon amie Diep m'avait envoyé et j'ai réfléchi à tout ça (merci mes amies!). Finalement, je me suis calmée en me disant qu'un intérieur propre et en ordre me procurait un réel plaisir et que, dans le fond, il y avait des choses pires que cela dans la vie. Je me suis calmée la petite fille gâtée. J'ai aussi mis ma famille au boulot! La frustration diminue de moitié!

Mais samedi j'ai pris une pause. Après le tennis, nous sommes allés au biodôme, MA, Éléo et moi. Nous y étions bien sûr déjà allés avec les filles quand elles étaient petites, mais le plaisir de voir les pingouins demeure, même quand on est grand. Pour ma part, je peux rester longtemps, très longtemps à observer des pingouins... ou des singes (j'aime aussi beaucoup observer des humains assise à une terrasse. C'est notre plaisir coupable à Éléo et moi.) Marguerite, quant à elle, ne nous suit plus systématiquement. Elle grandit. Samedi, elle avait besoin d'être seule dans sa bulle. Je comprends tellement ce besoin, moi n'ai pratiquement jamais plus de bulle. Cependant, quand une des filles manque à l'appel ça fait toujours un accroc à mon coeur. Rien à faire, je ne m'y habitue pas. Il le faudra bien, je sais.

Après le biodôme, notre ventre criait famine. Nous sommes allés au Hoche café, sur Ontario, dans Hochelaga, le quartier de ma première année de cégep. La rue Ontario, là où j'allais faire mes courses. Elle a bien changé cette rue depuis 20 ans, mais on sent qu'elle a gardé de l'espace pour les premiers habitants du quartier, qu'elle n'est pas complètement gentrifiée. Le Hoche, endroit à la déco bric-à-brac réfléchie, est accueillant, chaleureux et sympathique: familles, étudiants, gens du quartier et même policiers s'y retrouvent! Je suis toujours rassurée de trouver des endroits indépendants où il est possible de manger une soupe et un sandwich faits maison (délicieux) ET boire un vrai bon café ET entendre de la bonne musique SANS néons! Pendant un moment, j'ai envié les étudiants qui lisaient leurs notes de cours photocopiées, surligneur à la main. J'en ai tellement passé des samedis après-midi à étudier dans des cafés et à user des surligneurs! Sur la rue Ontario, une fine neige tombait. C'était presque comme il y a 20 ans... en mieux.

MA est passé à la SAQ, j'ai marché jusqu'à l'auto avec ma petite Éléo, heureuse de sa journée, sa petite main qui devient grande dans la mienne.

Et je suis venue faire souper ma grande.

mardi 29 janvier 2013

J'avance














Que de bouleversements ces jours-ci. Dans environ 20 jours, je commencerai un nouvel emploi; j'ai dû en abandonner un cette semaine. Mes émotions sont des montagnes russes: libération d'abandonner un travail qui n'était pas moi, gêne de laisser tomber des gens, joie d'entreprendre de nouveaux projets avec un futur patron que je trouve brillant, intelligent, allumé, sympathique et humain. Vous savez, le genre de personne avec qui vous n'avez pas le choix d'être compétente? Les défis qui m'attendent sont bienvenus en ce début de quarantaine.

Pour la première fois de ma vie, j'aurai quelques jours de liberté devant moi. Je ne prévois rien du tout.

Je prendrai peut-être le temps de préparer quelques visites à New York, pas trop quand même puisque nous laisserons Marguerite choisir ce qu'elle veut visiter. Pour les intéressés, voici l'appartement que MA nous a déniché à Brooklyn. Le plus drôle, la propriétaire vient de Joliette! Small World dirait David Lodge - que d'éclats de rire j'ai eus en lisant ce roman!

La vie est pas mal.

P.-S.: Je dois apprendre à traiter mes photos, à tout le moins les découper...

jeudi 24 janvier 2013

Envies

Petit souvenir de voyage
Photo pas terrible, j'en conviens.

Hier, mon amie Julie m'a dit: pour ton anniversaire, je te permets d'ouvrir une bouteille. Quel plaisir elle m'a fait en me donnant sa bénédiction, car depuis quelque temps, on ne boit plus de vin durant la semaine. Depuis, j'ai pris l'habitude de boire une tisane, les filles se joignent parfois à moi, et j'apprécie ce rituel, qui me rappelle mon amie Mirjam. J'apprécie tant mon nouveau rituel que j'avais oublié cette bouteille rapportée de voyage et réservée pour mon anniversaire! C'est presque le dernier morceau tangible du voyage. Les autres bouteilles sont pour les filles: Marguerite pourra ouvrir la sienne dans deux ans, et Éléo devra encore attendre sept ans avant de goûter son Sauternes acheté... à Sauternes en passant cet été. Soyons patients.

Ces temps-ci, les envies de voyage se font sentir. Je partirais sur-le-champ. Je ne sais pas d'où me vient cette passion d'aller voir ailleurs ce qui se passe. Pourtant, je suis bien ancrée dans ma réalité, je suis heureuse où et avec qui je suis, mais j'ai depuis toujours cette envie de partir qui me taraude. Petite, je rêvais d'aller jouer avec les petites filles modèles ou avec Sophie. La Russie du général Dourakine me fascinait et j'aurais payer cher pour suivre le Petit chose dans ses pérégrinations. Mes yeux se portaient le plus loin possible et je mourrais d'envie d'aller voir ailleurs ce qui ce passait. Ailleurs, c'est parmi les mots les plus mystérieux et porteurs de tout que je connaisse.

Mais cette année on reste. MA n'a pas envie de partir, Marguerite doit travailler. Soupir. Cela dit, peut-être pourrais-je prendre de vraies vacances, me reposer, m'occuper de mes fleurs, profiter de mes transats. Lire. Voir des amis. C'est pas mal aussi.

St-Émilion, été 2012



mercredi 23 janvier 2013

C'est à mon tour

Portrait de famille par Marie-Josée Perreault
Chez nous, mon anniversaire clôt les célébrations du mois de janvier. Ce matin, j'avais oublié que j'attrapais 41 ans. Je n'ai pas d'opinion sur l'âge, je ne sais pas trop qui a l'air jeune, qui a l'air vieux. J'essaie aussi de ne pas trop réfléchir à ce que j'ai ou pas accompli, j'essaie de ne pas faire de bilans, qui me donnent l'angoisse comme un quartier résidentiel de banlieue. Dernièrement, une amie me disait qu'elle n'avait rien accompli. Mais qu'aurais-tu voulu accomplir, lui dis-je? Travail, maison, enfant, amoureux, voyage, ski, activités, retour à l'école, alouette. Ce sont là des accomplissements du quotidien, et c'est beaucoup. On ne découvre pas tous les jours le boson de Higgs.

Samedi, MA m'avait organisé un petit souper avec nos amis Luc, Diane, MJ et Benito, une soirée scandinave pour tout dire. Évidemment, il manquait des amis, mais cuisiner pour 8 était un maximum pour le chef! Au menu: bouchées aux crevettes, entrée de gravlax de saumon, salade croquante faite de lanières de carottes, radis, fenouil, concombre, oignon rouge et d'une petite sauce à base de crème sûre, plat principal composé de boulettes suédoises accompagnées d'une purée de pommes de terre, haricots verts et petite sauce aux canneberges. Pour les boulettes, MA était allé courir sa viande bio un peu loin. Il s'en est donné du mal! Pour ma part, j'ai trouvé le tout délicieux et j'ai l'impression que les invités ont apprécié aussi. Afin de poursuivre dans la thématique Ikéa, marraine avait apporté un cadeau qu'elle a monté dans mon salon! Cette toile sur la photo est arrivée roulée, son cadre, démonté!

Le lendemain matin, il pleuvait à Berthier. La cuisine était un brin bordélique, mais bizarrement ça ne me dérangeait pas. La nappe blanche était toujours sur la table. Je me suis assise sur le canapé, collée sur Éléo. On était bien. On regardait la toile. Puis une ambulance et des autos de police sont arrivées chez nos voisins. Rien d'autre ne bougeait. On a vu la dame sortir de sa maison; elle suivait de près la civière qui transportait le corps de son mari. Complètement couvert. D'une main, elle serrait le col de son manteau ouvert sur l'hiver, de l'autre, elle agrippait sont sac à main. Elle faisait de tout petits pas. Les portes de l'ambulance se sont refermées sur elle. Sur les épaules courbées de cette femme, tout le poids de la solitude.

lundi 14 janvier 2013

C'était au tour

Manoir de la vigneraie, été 2012.
Samedi, c'était au tour d'Éléonore de fêter son anniversaire. Mon bébé n'est donc plus un bébé, elle a 11 ans maintenant. Il me semble qu'hier je la déposais tout près de moi à la maison de naissances. Je l'avais mise à 10 cm de mon visage et j'avais passé un long moment à l'observer tranquillement: elle était différente de moi, de MA et de Marguerite. Cette différence, tout à fait normale, me dépassait. Qu'allait-elle devenir? Qui serait-elle?

Elle devient donc une personne extrêmement brillante, aimante, ambitieuse, intéressée, curieuse, confiante, opiniâtre par moment, et pas toujours facile d'approche, cela déroute parfois les gens. Éléo, on doit la voir souvent pour la découvrir: elle ne se livre pas à la première rencontre. Elle devra apprendre que la perfection n'existe pas, et que personne ne peut l'exiger d'elle. Ce peut être un apprentissage long et pénible, j'en conviens. Éléo, c'est aussi une enfant qui nous procure le sentiment d'être de bons parents.

Pour la première fois cette année, elle a voulu inviter ses amies pour sa fête. Samedi après-midi, la maison était donc occupée par 8 petites filles de 11 ans. J'ai eu beaucoup de plaisir à préparer de petits trucs à grignoter et à organiser la table en rouge et blanc. Ce genre de choses me relaxe et me sort de ma tête, ce qui me fait un grand bien. Pour le gâteau, ma mère est venue à la rescousse: j'ai manqué de temps pour le faire, et Éléo voulait un gâteau maison. Au secours, Maman!!!! Toute sa vie, on reste une mère dit ma maman. C'est bien vrai...

Le soir, elle voulait regarder un film assise entre MA et moi. Bien vite, elle s'est endormie près de nous. Elle semblait heureuse.


Petite table en rouge et blanc.
Éléo qui souffle ses bougies pour ses 11 ans.

mardi 8 janvier 2013

Il n'y a pas d'amour...

il n'y a que des preuves d'amour, écrivait Pierre Reverdy. En voici une.

Cet été, chez Pantoute, les tenir dans mes mains m'avait émue. Kundera que j'aime tant, préfacé par François Ricard, le tout imprimé sur le mythique papier. C'en était trop.

MA a entendu le moment. MA entend tout. Il les a emballés pour moi.

Verrais-je Prague un jour? Le pont Charles? J'en rêve depuis le jour où j'ai tenu un livre de Kundera dans mes mains. Ça me rappelle toujours mon amie Julie, qui avait écrit un si beau texte sur cette ville.

Entends-tu Marc-André?

Après les rois

Chasse aux images pour l'anniversaire de Marguerite.
Je vous reviens. Les rois sont passés. Le sapin est défait. La nouvelle année est commencée, pleine de promesses. Notre temps des fêtes a été comme on le voulait, c'est-à-dire, pas surchargé. Mais je n'ai pas vu tous les amis que j'aurais voulu voir, ni fait toutes les randos de ski de fond que j'aurais souhaité. J'accuse ce satané temps dont on manque toujours.


Dimanche, la période des fêtes s'est terminée sur une délicieuse soupe vietnamienne, qui fait toujours plaisir aux filles et qui rempli nos papilles de parfums d'ailleurs, loin du froid, et sur le film Les intouchables. J'aime beaucoup François Cluzet, et j'ai découvert le merveilleux sourire d'Omar Sy, quelle beauté. En regardant ce film, j'ai pensé à mon beau Raphaëll, mon grand neveu de 24 ans, qui fait préposé aussi : dévoué, calme, doux, souriant, et un rire un peu gêné dans la voix. Je suis certaine qu'il fait du bien aux gens qu'ils croisent.

Et puis Marguerite a eu 16 ans aux rois, justement. Je me pince, mais c'est bien vrai. On a profité de la présence de son amie Mirka pour souligner ce passage. Elles se connaissent depuis le berceau, elles ont fréquenté la même garderie, la même école et la même classe. Elles habitent loin l'une de l'autre, sont différentes aussi, mais elles finissent toujours par se revoir, se rejoindre, se retrouver. Mirka, c'est aussi la fille de mon amie Guylaine. J'aime ça quand elle est ici. Pour ses 16 ans, Marguerite a eu droit à une une fabuleuse surprise - enfin, pour elle c'est fabuleux puisqu'elle s'attendait à recevoir Windows 8! À Pâques, nous partons tous à New York avec... Mirka! Marguerite a dû travailler un peu pour découvrir son cadeau. Les filles avaient caché dans la maison des images peu connues, ou vieillies, de la ville de New York ainsi que des noms de lieux. Marguerite avait pour mission de trouver ces images et de les relier entre elles. Elle n'y est pas parvenue. Elle a bien reconnu une allée de Central Park, mais pour le reste, elle était dans le néant. Et puis on lui a offert ceci; elle a commencé à comprendre. Les larmes ont coulé quand elle a lu notre carte. On avait frappé dans le mille. Et puis la famille est venue, on a ouvert une bouteille de bulles, mangé du gâteau et joué à un jeu qui nous tous fait rigoler.

Prochaine étape: l'anniversaire d'Éléo, samedi qui vient. Chez nous, janvier est un mois occupé.

Mais avant, MA doit revenir de Las Vegas. Il est ici, à assister à des conférences et à écrire des articles. Il s'ennuie, trouve ça laid, n'aime pas cette ville et veut revenir. Mon amour, je te jure que l'an prochain je n'insisterai pas pour que tu y ailles. J'ai compris maintenant que je peux faire rouler la maisonnée seule, que je peux nourrir les filles, ranger la maison et vider les poubelles! J'ai compris que j'étais un être autonome, mais aussi bien paresseux quand tu es là!