lundi 29 octobre 2012

Escapade

Trop de feuilles
Voici ce qui nous attendait hier, à notre retour à la maison. Pas 10 centimètres de neige, mais bien 10 centimètres de feuilles.

Notre chêne et notre érable ont profité de notre escapade à Morin-Heights pour se délester de leurs feuilles. Même notre citrouille a l'air surprise par ce trop-plein de feuilles.

À Morin-Heights, où nous sommes allés visiter Diep, Jules et les enfants, toute la nature semble prête pour l'hiver. Une grande sérénité se dégage de ces paysages où le gris domine pour l'instant; seuls quelques conifères s'affichent en vert. Tout semble attendre que quelque chose se passe.

Passer du temps avec des amis à manger, à boire, à échanger et à discuter fait un bien immense. J'aime plus que tout ces rencontres où adultes et enfants se mêlent et rient aux mêmes blagues.

Le soir, après avoir soupé d'une moussaka préparée par Jules, et alors que Marguerite et le petit Éloi dormaient, nous nous sommes retrouvés sur le quai, pour un dernier verre de Madiran - du Madiran, pour ne pas oublier les Pyrénées. Tout était noir, tout était calme. On entendait la Lune respirer.

Petite île face au quai. Vue du dimanche matin.

mardi 23 octobre 2012

À travers

À travers
Je reprends peu à peu la course. Je sortais marcher régulièrement et, depuis quelques jours, j'alterne marche et jogging. Sur mon parcours de 4 ou 5 kilomètres, je m'arrête parfois prendre quelques photos, comme ces troncs de cèdres dégarnis. Je ne sais pas pourquoi, ils m'ont fait penser à une famille qui vit une crise d'adolescence. La course, musique dans les oreilles, me sort de tout ça pour un moment. Que font les parents d'un enfant qui se drogue? qui boit? J'imagine qu'ils virent fous. Ou qu'ils font des marathons.

À travers, comme dans passer à travers.

lundi 22 octobre 2012

Et puis c'est lundi

Cat Power dans la lumière
Cette fin de semaine, j'ai repoussé les limites de l'érouv une fois de plus. Cet un érouv bien étriqué que j'ai tendu entre Berthierville, Montréal et Drummondville! Dimanche, je ne suis pas allée plus loin que l'épicerie de Berthierville. Le soir venu, une tisane chaude entre les mains, j'étais bien contente de jouer à Uno avec Éléo devant le foyer. Le bonheur n'a été que plus grand, car enfin je battais ma fille. Dans ces cas-là, elle me laisse tomber. N'aime pas perdre. Alors, je me suis rabattue sur le film Un air de famille, que j'avais vu à sa sortie, enceinte de Marguerite! C'est dans ce film que deux personnages féminins boivent plus de suzes que je n'en boirai jamais de toute ma vie. Quand j'avais vu ce film, cet alcool m'avait intriguée. Et m'avait l'air tellement bon. Je suis allée en France en 2001, mais je n'avais pas bu de suze, j'étais enceinte d'Éléo. Ce n'est qu'en 2009, alors que nous dînions sur une terrasse d'un village près de Carcassonne, que j'ai goûté cette boisson... que je ne reboirai jamais. Cependant, j'ai compris pourquoi Cédric Klapisch faisait boire cette mixture à ses personnages. Amertume quand tu nous tient.

Alors, elle est toute petite Cat Power dans ce rond de lumière. C'est que nous étions plutôt loin de la scène du Métropolis. Nous avons dû patienter deux heures et écouter des trucs pas trop possibles avant de l'entendre, elle. J'avais les pieds en feu, et je ne vous parle pas de mes oreilles après deux heures de distorsion. Quand enfin elle est arrivée sur scène, j'ai tout oublié. Sa voix, lumineuse, finit toujours par se fracasser contre quelque chose qui semble douloureux. Sa voix à elle seule en dit long sur sa vie. C'est bouleversant. MA m'a prise dans ses bras, et je crois bien que nous n'avons pas bougé de tout le spectacle. Les bras de MA, c'est bien le seul endroit où j'ai l'intime conviction que je dois être.

Après la soirée en amoureux de vendredi, la soirée de samedi était consacrée à la famille. Changement d'univers total. Après un souper autour d'une délicieuse raclette, nous avons investi le Village québécois d'antan qui s'est costumé pour l'Halloween. On a ri, on crié, on s'est fait peur. Éléo s'est même fait poursuivre par une vilaine zombie armée d'une brique. Elle criait son nom. Froid dans le dos d'Éléo. À faire avec des enfants pas trop jeunes, sinon ils ne dormiront jamais plus en paix.

Et puis c'est lundi. C'est plein de soleil. Mon chêne est complètement jaune. Mon érable aussi. Et moi je suis dans les limbes professionnels à me demander ce que diantre j'aimerais faire dans ma vie. Cette fin de semaine, quelqu'un m'a dit de tenter de profiter des limbes. Mon amie Diane m'a dit la même chose, en d'autres mots. Pas facile à faire. Cette personne m'a aussi dit de prendre garde à ce que je souhaiterais, car parfois ce que l'on souhaite se produit. Ces paroles me donnent de quoi réfléchir.

mercredi 17 octobre 2012

Petit projet

Ce livre, je l'ai tenu dans mes mains pendant quelques minutes alors que je bouquinais avec mon amie Émilie. Je l'ai repris plus tard alors que je bouquinais avec MA et les filles. C'était il y a quelques années. Dimanche, alors que je bouquinais avec Marguerite, j'ai cessé toutes tergiversations. Je l'ai acheté!

Et puis j'ai dit à Éléo qu'on en lirait une page ou deux chaque soir. Nous aurons terminé dans deux ans...

C'est mon petit projet du moment.

mardi 16 octobre 2012

Comme une odeur de bergamote

Temps révolus  © Marc-André Brouillard
Le titre n'est nullement lié au texte. Il m'est venu cette nuit. J'aime cette odeur à jamais liée au thé earl grey. Et j'ai des envie de thé avec l'automne qui s'installe ici et qui nous mène irrémédiablement vers la longue saison.

Cela dit, c'est un café que j'ai bu dimanche ici, au comptoir du café du théâtre. C'était bien d'y être avec ma belle Marguerite, juste avant que les portes ne s'ouvrent. On sent la fébrilité des gens qui ont hâte de gagner leurs places. J'aime ce moment qui précède celui où tout le monde se taira.
Et puis nous avons été gâtées par cette représentation. C'est un pur délice qu'une pièce de Molière: c'est à la fois drôle, grinçant, intelligent, par moment touchant sans être mièvre. Et c'est fascinant de constater que les travers humains observés par Molière ont traversé les époques. Ce moment partagé avec Marguerite nous a fait du bien à toutes les deux. À deux, il y a comme les armes qui se baissent et nos protections qui tombent. Comme si on faisait la paix. Comme si l'adolescence disparaissait pendant quelques heures.


Cette photo que MA a prise n'a rien à voir avec la bergamote. Ce garage au panier de basketball disparu l'a rendu triste. Il y a vu un père qui un jour a installé ce panier pour son fils, un fils qui s'y est amusé, un père qui a peut-être bricolé dans le garage, la porte grande ouverte. Et puis maintenant plus rien. Ou si peu.

Allez, faute de earl grey, je vais me préparer un chai que je boirai en regardant le soleil qui passe à travers les feuilles de mon chêne.






dimanche 7 octobre 2012

Zone de turbulence

Adieux d'un champ de maïs
Depuis la rentrée, la maison est une zone de turbulence. On se souviendra de cet automne comme celui des changements venus mettre à l'épreuve nos croyances, nos convictions, nos valeurs.

Notre belle Marguerite a finalement changé d'école. Ce changement a fait entrer l'adolescence dans notre maison: vie sociale intense, sorties décuplées, amis multipliés, devoirs et leçons diminués. C'est beaucoup (trop) de changements en (trop) peu de temps. Cependant, elle est heureuse, épanouie et assumée. Elle se construit, pas comme je me suis construite, pas non plus comme je la construirais. J'ai une grande leçon à apprendre ici. Pas toujours facile d'apprendre.

Sinon, je fais parfois de petites brèches à mon érouv, comme ce soir, où nous rejoindrons la famille de MA pour un souper familial que je sais d'avance fabuleux. Cela a eu du bon de m'enfermer chez moi: des amies sont venues, ma famille passe souvent, les cousins cousines nous ont rejoints pour glander et regarder un film stupide en mangeant du maïs soufflé. C'est bon de laisser les gens venir.

La semaine prochaine, j'ai une petite sortie de planifiée avec Marguerite. J'ai très très hâte. Je fais des brèches, que je vous disais.

À lire, pour ceux et celles que le F word n'effraie pas.