mardi 29 janvier 2013

J'avance














Que de bouleversements ces jours-ci. Dans environ 20 jours, je commencerai un nouvel emploi; j'ai dû en abandonner un cette semaine. Mes émotions sont des montagnes russes: libération d'abandonner un travail qui n'était pas moi, gêne de laisser tomber des gens, joie d'entreprendre de nouveaux projets avec un futur patron que je trouve brillant, intelligent, allumé, sympathique et humain. Vous savez, le genre de personne avec qui vous n'avez pas le choix d'être compétente? Les défis qui m'attendent sont bienvenus en ce début de quarantaine.

Pour la première fois de ma vie, j'aurai quelques jours de liberté devant moi. Je ne prévois rien du tout.

Je prendrai peut-être le temps de préparer quelques visites à New York, pas trop quand même puisque nous laisserons Marguerite choisir ce qu'elle veut visiter. Pour les intéressés, voici l'appartement que MA nous a déniché à Brooklyn. Le plus drôle, la propriétaire vient de Joliette! Small World dirait David Lodge - que d'éclats de rire j'ai eus en lisant ce roman!

La vie est pas mal.

P.-S.: Je dois apprendre à traiter mes photos, à tout le moins les découper...

jeudi 24 janvier 2013

Envies

Petit souvenir de voyage
Photo pas terrible, j'en conviens.

Hier, mon amie Julie m'a dit: pour ton anniversaire, je te permets d'ouvrir une bouteille. Quel plaisir elle m'a fait en me donnant sa bénédiction, car depuis quelque temps, on ne boit plus de vin durant la semaine. Depuis, j'ai pris l'habitude de boire une tisane, les filles se joignent parfois à moi, et j'apprécie ce rituel, qui me rappelle mon amie Mirjam. J'apprécie tant mon nouveau rituel que j'avais oublié cette bouteille rapportée de voyage et réservée pour mon anniversaire! C'est presque le dernier morceau tangible du voyage. Les autres bouteilles sont pour les filles: Marguerite pourra ouvrir la sienne dans deux ans, et Éléo devra encore attendre sept ans avant de goûter son Sauternes acheté... à Sauternes en passant cet été. Soyons patients.

Ces temps-ci, les envies de voyage se font sentir. Je partirais sur-le-champ. Je ne sais pas d'où me vient cette passion d'aller voir ailleurs ce qui se passe. Pourtant, je suis bien ancrée dans ma réalité, je suis heureuse où et avec qui je suis, mais j'ai depuis toujours cette envie de partir qui me taraude. Petite, je rêvais d'aller jouer avec les petites filles modèles ou avec Sophie. La Russie du général Dourakine me fascinait et j'aurais payer cher pour suivre le Petit chose dans ses pérégrinations. Mes yeux se portaient le plus loin possible et je mourrais d'envie d'aller voir ailleurs ce qui ce passait. Ailleurs, c'est parmi les mots les plus mystérieux et porteurs de tout que je connaisse.

Mais cette année on reste. MA n'a pas envie de partir, Marguerite doit travailler. Soupir. Cela dit, peut-être pourrais-je prendre de vraies vacances, me reposer, m'occuper de mes fleurs, profiter de mes transats. Lire. Voir des amis. C'est pas mal aussi.

St-Émilion, été 2012



mercredi 23 janvier 2013

C'est à mon tour

Portrait de famille par Marie-Josée Perreault
Chez nous, mon anniversaire clôt les célébrations du mois de janvier. Ce matin, j'avais oublié que j'attrapais 41 ans. Je n'ai pas d'opinion sur l'âge, je ne sais pas trop qui a l'air jeune, qui a l'air vieux. J'essaie aussi de ne pas trop réfléchir à ce que j'ai ou pas accompli, j'essaie de ne pas faire de bilans, qui me donnent l'angoisse comme un quartier résidentiel de banlieue. Dernièrement, une amie me disait qu'elle n'avait rien accompli. Mais qu'aurais-tu voulu accomplir, lui dis-je? Travail, maison, enfant, amoureux, voyage, ski, activités, retour à l'école, alouette. Ce sont là des accomplissements du quotidien, et c'est beaucoup. On ne découvre pas tous les jours le boson de Higgs.

Samedi, MA m'avait organisé un petit souper avec nos amis Luc, Diane, MJ et Benito, une soirée scandinave pour tout dire. Évidemment, il manquait des amis, mais cuisiner pour 8 était un maximum pour le chef! Au menu: bouchées aux crevettes, entrée de gravlax de saumon, salade croquante faite de lanières de carottes, radis, fenouil, concombre, oignon rouge et d'une petite sauce à base de crème sûre, plat principal composé de boulettes suédoises accompagnées d'une purée de pommes de terre, haricots verts et petite sauce aux canneberges. Pour les boulettes, MA était allé courir sa viande bio un peu loin. Il s'en est donné du mal! Pour ma part, j'ai trouvé le tout délicieux et j'ai l'impression que les invités ont apprécié aussi. Afin de poursuivre dans la thématique Ikéa, marraine avait apporté un cadeau qu'elle a monté dans mon salon! Cette toile sur la photo est arrivée roulée, son cadre, démonté!

Le lendemain matin, il pleuvait à Berthier. La cuisine était un brin bordélique, mais bizarrement ça ne me dérangeait pas. La nappe blanche était toujours sur la table. Je me suis assise sur le canapé, collée sur Éléo. On était bien. On regardait la toile. Puis une ambulance et des autos de police sont arrivées chez nos voisins. Rien d'autre ne bougeait. On a vu la dame sortir de sa maison; elle suivait de près la civière qui transportait le corps de son mari. Complètement couvert. D'une main, elle serrait le col de son manteau ouvert sur l'hiver, de l'autre, elle agrippait sont sac à main. Elle faisait de tout petits pas. Les portes de l'ambulance se sont refermées sur elle. Sur les épaules courbées de cette femme, tout le poids de la solitude.

lundi 14 janvier 2013

C'était au tour

Manoir de la vigneraie, été 2012.
Samedi, c'était au tour d'Éléonore de fêter son anniversaire. Mon bébé n'est donc plus un bébé, elle a 11 ans maintenant. Il me semble qu'hier je la déposais tout près de moi à la maison de naissances. Je l'avais mise à 10 cm de mon visage et j'avais passé un long moment à l'observer tranquillement: elle était différente de moi, de MA et de Marguerite. Cette différence, tout à fait normale, me dépassait. Qu'allait-elle devenir? Qui serait-elle?

Elle devient donc une personne extrêmement brillante, aimante, ambitieuse, intéressée, curieuse, confiante, opiniâtre par moment, et pas toujours facile d'approche, cela déroute parfois les gens. Éléo, on doit la voir souvent pour la découvrir: elle ne se livre pas à la première rencontre. Elle devra apprendre que la perfection n'existe pas, et que personne ne peut l'exiger d'elle. Ce peut être un apprentissage long et pénible, j'en conviens. Éléo, c'est aussi une enfant qui nous procure le sentiment d'être de bons parents.

Pour la première fois cette année, elle a voulu inviter ses amies pour sa fête. Samedi après-midi, la maison était donc occupée par 8 petites filles de 11 ans. J'ai eu beaucoup de plaisir à préparer de petits trucs à grignoter et à organiser la table en rouge et blanc. Ce genre de choses me relaxe et me sort de ma tête, ce qui me fait un grand bien. Pour le gâteau, ma mère est venue à la rescousse: j'ai manqué de temps pour le faire, et Éléo voulait un gâteau maison. Au secours, Maman!!!! Toute sa vie, on reste une mère dit ma maman. C'est bien vrai...

Le soir, elle voulait regarder un film assise entre MA et moi. Bien vite, elle s'est endormie près de nous. Elle semblait heureuse.


Petite table en rouge et blanc.
Éléo qui souffle ses bougies pour ses 11 ans.

mardi 8 janvier 2013

Il n'y a pas d'amour...

il n'y a que des preuves d'amour, écrivait Pierre Reverdy. En voici une.

Cet été, chez Pantoute, les tenir dans mes mains m'avait émue. Kundera que j'aime tant, préfacé par François Ricard, le tout imprimé sur le mythique papier. C'en était trop.

MA a entendu le moment. MA entend tout. Il les a emballés pour moi.

Verrais-je Prague un jour? Le pont Charles? J'en rêve depuis le jour où j'ai tenu un livre de Kundera dans mes mains. Ça me rappelle toujours mon amie Julie, qui avait écrit un si beau texte sur cette ville.

Entends-tu Marc-André?

Après les rois

Chasse aux images pour l'anniversaire de Marguerite.
Je vous reviens. Les rois sont passés. Le sapin est défait. La nouvelle année est commencée, pleine de promesses. Notre temps des fêtes a été comme on le voulait, c'est-à-dire, pas surchargé. Mais je n'ai pas vu tous les amis que j'aurais voulu voir, ni fait toutes les randos de ski de fond que j'aurais souhaité. J'accuse ce satané temps dont on manque toujours.


Dimanche, la période des fêtes s'est terminée sur une délicieuse soupe vietnamienne, qui fait toujours plaisir aux filles et qui rempli nos papilles de parfums d'ailleurs, loin du froid, et sur le film Les intouchables. J'aime beaucoup François Cluzet, et j'ai découvert le merveilleux sourire d'Omar Sy, quelle beauté. En regardant ce film, j'ai pensé à mon beau Raphaëll, mon grand neveu de 24 ans, qui fait préposé aussi : dévoué, calme, doux, souriant, et un rire un peu gêné dans la voix. Je suis certaine qu'il fait du bien aux gens qu'ils croisent.

Et puis Marguerite a eu 16 ans aux rois, justement. Je me pince, mais c'est bien vrai. On a profité de la présence de son amie Mirka pour souligner ce passage. Elles se connaissent depuis le berceau, elles ont fréquenté la même garderie, la même école et la même classe. Elles habitent loin l'une de l'autre, sont différentes aussi, mais elles finissent toujours par se revoir, se rejoindre, se retrouver. Mirka, c'est aussi la fille de mon amie Guylaine. J'aime ça quand elle est ici. Pour ses 16 ans, Marguerite a eu droit à une une fabuleuse surprise - enfin, pour elle c'est fabuleux puisqu'elle s'attendait à recevoir Windows 8! À Pâques, nous partons tous à New York avec... Mirka! Marguerite a dû travailler un peu pour découvrir son cadeau. Les filles avaient caché dans la maison des images peu connues, ou vieillies, de la ville de New York ainsi que des noms de lieux. Marguerite avait pour mission de trouver ces images et de les relier entre elles. Elle n'y est pas parvenue. Elle a bien reconnu une allée de Central Park, mais pour le reste, elle était dans le néant. Et puis on lui a offert ceci; elle a commencé à comprendre. Les larmes ont coulé quand elle a lu notre carte. On avait frappé dans le mille. Et puis la famille est venue, on a ouvert une bouteille de bulles, mangé du gâteau et joué à un jeu qui nous tous fait rigoler.

Prochaine étape: l'anniversaire d'Éléo, samedi qui vient. Chez nous, janvier est un mois occupé.

Mais avant, MA doit revenir de Las Vegas. Il est ici, à assister à des conférences et à écrire des articles. Il s'ennuie, trouve ça laid, n'aime pas cette ville et veut revenir. Mon amour, je te jure que l'an prochain je n'insisterai pas pour que tu y ailles. J'ai compris maintenant que je peux faire rouler la maisonnée seule, que je peux nourrir les filles, ranger la maison et vider les poubelles! J'ai compris que j'étais un être autonome, mais aussi bien paresseux quand tu es là!