jeudi 29 novembre 2012

Noël en novembre

Petite, Éléonore ne voulait pas de fêtes d'amies pour souligner son anniversaire. Très tôt, elle a été fascinée par le Château Frontenac et elle a souhaité y passer une nuit pour son anniversaire. Et ce n'est pas qu'elle aimait les princesses ou qu'elle rêvait du prince charmant; elle n'a jamais été intéressée par ce monde imaginaire. Et je n'ai rien à voir dans tout cela. Éléo, c'est ma petite cartésienne, c'est celle qui est d'une logique implacable parfois. Bref, après avoir donné toutes sortes de fêtes pour Marguerite, l'idée d'une nuit au château au milieu du mois de janvier nous plaisait. Au fil des années, la famille nous a accompagnés et puis s'est ajouté la tradition de Noël en novembre.

Québec, janvier 2012
Depuis quelques années, nous allons donc célébrer Noël en novembre avec cousin, cousine, FB et MC.  Toujours les filles partent un jour avant nous avec le reste de la famille. MA et moi arrivons le samedi. Chaque année, nous suivons la même routine, faisons les mêmes activités - c'est-à-dire le moins de choses possible - déjeunons au même endroit, voire à la même table et prenons les mêmes photos! Suivre la routine fait partie du plaisir, en plus de se faire beaux pour le souper. Seul le menu du château varie d'une année à l'autre, mais le serveur, Mathieu, reste le même! Cette année, il nous a annoncé la naissance de son petit Olivier. Après le repas, les enfants remontent à la chambre et nous terminons notre repas tranquillement. Cette année, nous avons retrouvé les enfants assez tranquilles: les filles jouaient à la Wii pendant que le cousin lisait. L'an dernier, nous les avions retrouvés complètement hilares et survoltés, trop gorgés de sucre. Ils aiment ce petit moment entre eux, je crois. Chaque année nous rions beaucoup et nous nous asticotons sur des sujets politiques qui nous séparent. À chacune de nos discussions, nous savons que chacun d'entre nous restera campé sur ses positions. Discussions vaines donc, mais toujours divertissantes.

Le château, c'est chaleureux, ça sent bon - toujours la même odeur, un peu vanillée, y flotte. Le château fait l'effet d'un duvet. On lui pardonne sa décoration vieillotte, son marbre qui se fissure, son plafond qui a déjà coulé - mais là c'est limite par contre! J'espère que les rénovations qui s'annoncent ne le priveront pas son charme suranné. J'aime que cet endroit ne soit pas complètement ancré dans la modernité, j'aime qu'il soit un peu hors du monde, comme accroché à une époque passée.

C'était donc notre jolie petite fin de semaine.
Dimanche matin, sur la terrasse Dufferin, soufflait un vent glacial.
Éléo a demandé une fête d'amies pour ses 11 ans. Les choses changent.
De retour à la maison, MA et moi avons siesté sous notre duvet. On vieillit faut croire.

Ce matin, mercredi, une mince couche de neige recouvre le sol. MA va conduire Marguerite à l'école; ils laissent des traces dans la neige. 8h48: seul moment de la journée où la maison sera silencieuse.

mardi 20 novembre 2012

Mmmmm

Lecture du moment
Nouveau livre et bureau ordonné sur reflet d'une fenêtre qui attend l'hiver.

Notez la virgule dans le titre. Elle a toute son* importance. Comme la plupart des virgules, d'ailleurs.

Et j'ai une dédicace, que je relis, mais sans me lancer là où son* auteur me pousse. Paralysie?

Je vous donne l'incipit de ce livre.

Voilà, c'est fait : je suis à la retraite. Après plus de trente-cinq ans d'enseignement, me voici seul et libre de lire quand je veux, ce que je veux, sans crayon à la main pour souligner ou annoter ce qu'il faudra transmettre le lendemain à ceux qui attendent sans le savoir d'être tirés de la nuit par la beauté et la vérité d'une oeuvre qui vient de me plonger dans une nuit encore plus grande dont je ne leur parlerai pas tout de suite, bien sûr, pour ne pas leur gâcher le plaisir d'être en train de faire une grande découverte.

Le salon du livre a fait des heureuses: Marguerite, Éléo et son amie Mélo et moi-même avons mis la main sur le livre qu'il nous fallait.

Pour clore notre samedi passé au salon du livre, nous nous sommes arrêtés manger à la chic Banquise. (À ce moment-même, mon amie Diane ouvre grand ses yeux et se prépare à m'envoyer un courriel me disant son étonnement d'apprendre que je mange de la poutine!) Oui, cela m'arrive. C'est un plat qui me rend pas très bien et qui me laisse sur ma... faim. Mais la Banquise, ça faisait plaisir à Marguerite qui voulait y aller depuis longtemps. Et c'est amusant comme endroit. Lorsque nous avons quitté, vers 18h00, une longue file s'allongeait sur le trottoir. Tout laisse croire qu'il s'agit d'une poutine pas comme les autres. Been there, done that.

C'est le temps de sortir marcher sous ce petit ciel gris strié de rose.


* Merci à Émilie, lectrice assidue et attentive, qui m'a fait courir pour venir corriger la petite coquille.






mardi 13 novembre 2012

Méli-mélo

En vrac, mes moments doudous de ma fin de semaine.

  • Déposer un gâteau tout chaud sur un présentoir.
  • Enfourner une lasagne.
  • Touiller une salade.
  • Boire une tisane en discutant avec deux ados.
  • Replacer une mèche de cheveux de Marguerite.
  • Embrasser le front d'Éléonore.
  • Appeler mes parents et faire rire ma mère.
  • Planter de l'ail avec ma voisine.
  • Suivre le Vendée-Globe.
  • Déguster une palette de veau au samos avec des gens que j'aime: samedi c'était mes amis, mes filles, MA.
  • Recevoir un appel inattendu d'une personne qui me remercie de lui avoir donner un livre. J'ajoute donc à ma liste:
  • Faire plaisir à quelqu'un.
  • Coller MA.
  • Dormir.
Venise inondée, je trouve cela immensément triste, mais les gens sourient sur les photos...

Comme je suis toujours un peu sidérée de voir ma grande fille... grandir. Je m'amuse parfois à retrouver en elle le bébé qu'elle était. Ses yeux, grands, ouverts, curieux, un peu mystérieux, heureux aussi. Ils sont toujours là.

Marguerite à 2 mois et demi et moi à 25 ans!
Marguerite à presque 16 ans. Montage fait par Éléonore.

vendredi 9 novembre 2012

Décidément

Éléonore au lancement du livre
Mon père n'est pas à vendre ni à louer, Éditions de la Paix
On dirait que c'est la semaine de la littérature jeunesse! Hier, à Berthierville (oui, oui) avait lieu le lancement du livre Mon père n'est pas à vendre ni à louer, de Maryse Robillard. Maryse en est à son troisième roman jeunesse; elle est aussi enseignante, une enseignante que tous ses élèves aiment. Éléonore a eu la chance d'être dans sa classe en 2e année.

Maryse nous a invitées au lancement et a demandé à Éléonore de lire le résumé de son livre. Au départ, Éléo ne voulait pas se prêter au jeu, trop gênée. Éléo, que je lui ai dit, quand on nous demande des choses, c'est qu'on sait que nous pouvons les faire. Il faut se lancer. Il faut enlever nos pantoufles... Bon, c'est à moi que je parlais aussi! Mais elle s'est lancée, la preuve sur la mauvaise photo que j'ai prise. J'étais trop occupée à l'écouter lire.

J'ai terminé ma soirée en écoutant Voir Naples et mourir. On y parle de Naples au XVIIIe siècle et de ses castras. Naples me fascine, me terrifie et m'attire. Je n'y ai jamais mis les pieds. Pour visiter Naples, il faut faire fi je crois des enfants de Naples qui délaissent l'école pour un travail qui ne rapporte rien ou presque, des poubelles et des blattes et de la camorra. J'avoue, ça fait beaucoup. Cela dit, Dominique Fernandez, que l'on entend dans l'émission, me convainc que Naples vaut l'effort. Il y est aussi question des castras, sujet mystérieux s'il en est un. Et vous entendrez le contre-ténor Philippe Jaroussky. C'est l'émission parfaite à écouter près d'un feu de foyer, ou bien calé dans son lit, ou sur le sofa, un jeté sur les épaules. La pluie ou la neige pourraient tomber, ce ne serait pas bien grave. Ah oui, un gâteau ou un bon plat pourrait cuire au four pendant ce temps. Avec un peu de chance, si vous fermez les yeux, vous verrez la baie de Naples.

mercredi 7 novembre 2012

La saison des pluies

Hier soir, j'ai eu la chance d'être invitée à la soirée de remise du prix TD de littérature jeunesse canadienne qui se déroulait dans la magnifique salle de concert du pavillon Claire et Marc Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal. Maintenant, ne me reste plus qu'à assister à un concert dans cette salle ornée de lumineux vitraux Tiffany.

Ce matin, j'ai lu le livre qui a mérité le prix TD. J'ai pleuré pendant les 72 pages. L'auteur, Mario Brassard, raconte la mort d'un papa à travers les yeux de son enfant. C'est bouleversant, troublant de vérité, ça touche au coeur de la tristesse, mais ça se termine sur un coin de ciel bleu. Les illustrations de Suana Verelst sont un nuancier de gris, à l'image d'un paysage de fin d'automne sur le point de disparaître. Le texte et les illustrations ne disent pas tout, mais on comprend. On comprend tout. Ces espaces de silence qui parsèment le texte et les images sont lourds de sens. Ils réussissent là où les mots auraient pu échouer. Écrire, c'est aussi se taire parfois.

lundi 5 novembre 2012

Mission accomplie

Mélodie et Éléonore à leur soirée cinéma
© Daniel Plouffe pour les deux photos
Comme le dirait la maman de Mélodie, c'est mission accomplie pour nos deux filles. Vendredi soir a eu lieu la soirée cinéma à l'école St-Joseph, soirée organisée par Mélo et Éléo. Il y a un peu plus d'un mois, elles ont décidé de faire une activité de financement pour amasser des fonds pour Opération enfant soleil. Après quelques réunions préparatoires, après l'école, elles ont opté pour une soirée cinéma à l'école. Leurs discussions étaient rondement menées et entrecoupées de séances de piano: discussions/piano/décision.

Une fois leur projet établi, elles ont dû le présenter au directeur de l'école, qui a accepté que l'activité ait lieu, non sans avoir réfléchi quelques jours. Ensuite, elles sont allées rencontrer le gérant du IGA de Berthier pour lui demander commanditer le jus et le maïs soufflé qui seraient remis à chaque spectateur. Pour 5$, on avait droit au film, à un jus et à un maïs soufflé. Tous les profits seront versés à Opération enfant soleil. Le TES de l'école, monsieur Philippe, les a grandement aidées à organiser leur soirée: il a obtenu les sacs de maïs soufflé ici, il a installé l'écran de cinéma dans une salle de l'école, a réuni les machines à maïs soufflé, bref il a été très présent. Et nous, les parents, bien nous étions là vendredi pour aider au déroulement de la soirée, qui a permis d'accumuler 315$!  Nous étions vraiment fiers de nos filles. Fiers aussi qu'une soixantaine d'enfants aient répondu à l'appel. Quel sera votre prochain projet, les filles?

Le reste de la fin de semaine, j'ai décidé de l'aborder dans le sens proposé ici. Samedi après-midi, nous nous sommes mêmes réunis en famille sur le sofa pour regarder un film, un film même pas intelligent. Je sentais MA sur le bout du sofa à certains moments, mais il est resté parmi nous. Et Éléo était contente de manger ses bonbons d'Halloween en regardant un film non imposé avec sa famille. Elle a le bonheur très facile. Et Marguerite était avec nous.

Et c'est aussi avec beaucoup de plaisir que dimanche matin j'ai préparé de petits sandwichs à thé qui agrémenteraient le thé de l'après-midi auquel nous étions conviés. Cela faisait très longtemps que je voulais préparer ces tout mignons sandwichs, dont le classique beurre concombre coupé en long. Oh! Dear!  J'ai donc profité de l'invitation de mon amie Diane pour me lancer. Ah! Un thé de l'après-midi, avec toutes ces petites bouchées sucrées et salées, un feu de foyer, des gens intéressants et sympathiques, une amie souriante, une fin d'après-midi où l'on voit le soleil se coucher dans une fenêtre d'Outremont,  c'est du pur bonheur.

Et pour ajouter à mon bonheur, j'ai appris ce matin que mon cher monsieur Rivard publie un nouveau livre sur lequel je me précipiterai au salon du livre la semaine prochaine! J'en ai lu quelques pages ce matin et plus je lisais, plus mon coeur battait. Chaque fois que je lis cet auteur, mon coeur bat plus vite, comme si c'était trop de beauté et d'intelligence. Je sais, je suis un peu folle.

C'est pas tout, je dois travailler...

Je vous laisse avec une photo de nos deux organisatrices en plein discours - qui fut bref, c'était quand même le premier!

Discours de Mélodie et d'Éléonore