dimanche 3 mars 2013

Un chemin de plus

St-Ignace, mars 2013
Un chemin, une fois de plus. Mais celui-ci, il est particulier. C'est celui qui mène à la forêt de mon père, à la cabane à sucre et au chalet de mon frère aîné. Ce chemin, je l'emprunte depuis toujours: à pied, en jogging, à vélo, en ski, en auto et en tracteur. J'y ai joué dans la boue sous la pluie chaude de l'été, j'y ai coincé mes bottes de pluie dans les glaises du printemps, j'y ai promené les filles en traîneau sur la neige de janvier et j'y ai marché sur les sols gelés de l'automne.

Le chemin que vous voyez est celui qui annonce les sucres: mi-neige, mi-boue. C'est un chemin en devenir. Je l'ai emprunté aujourd'hui. Mon frère Louis bûchait pendant que ma belle-soeur préparait la cabane pour les sucres. On a bu du thé près du poêle à bois qui chauffait à plein régime. C'était comme un cocon. J'aime la famille. J'aime l'idée d'en avoir une. J'aime quand mon frère aîné me téléphone pour partager des niaiseries et des pas niaiseries. J'ai quitté la cabane en reprenant le chemin inverse et en pensant que c'est là l'unique endroit où j'ai quelques racines. J'y suis attachée.

J'ai eu le temps de réfléchir: j'étais seule. MA était parti conduire les filles ici pour retrouver cousin, cousine, FB et MC. Je ne les ai pas accompagnés pour cause d'auto remplie, mais aussi pour cause de surdose d'auto et de route. J'ai donc eu quelques heures devant moi.

De retour à la maison, j'ai préparé une soupe thaïlandaise tout en skypant avec mon amie Guylaine pour lui demander quelques précisions sur cette recette qui date de l'époque où elle et moi habitions Verdun, à l'époque où Marguerite était petite, à l'époque où je ne savais pas ce que j'allais devenir. Je me souviens que nous avions cuisiné cette soupe ensemble dans sa cuisine ensoleillée et colorée du boulevard Lasalle. Les cuisines de Guylaine ont toujours été remplies de couleurs.

Une fois la conversation terminée, j'ai coupé mes légumes. Étrange impression d'entendre le couteau frapper la planche à découper, d'entendre le silence de la maison et la pluie qui frappe le toit de tôle de mon salon. En ce moment, ce sont les cloches de l'église qui sonnent. La pluie continue de tomber. Mes filles sont à Québec et MA sur l'autoroute. Je me sais solitaire, mais pour rien au monde je ne vivrais seule. Seule à entendre la pluie frapper le toit et sonner les cloches d'une église vide.


2 commentaires:

  1. C'est bien les racines, celle que nous avons eues naissant comme la famille, et celles qu'on se créées avec la vie et qu'on skype de temps à autres pour avoir des recette de soupe thailandaise. ;)

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  2. Je reconnais ce petit chemin. Soudain j'ai la tête plein de mémoires.

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