samedi 23 février 2013

Ouf!

Éléo au Nouveau-Brunswick, peut-être en 2006
Ouf!

C'est le seul mot qui me vient en tête en ce samedi post première semaine de travail. Mes yeux brûlent de fatigue pendant que j'écris. Une chose est certaine, j'ai été extrêmement choyée d'avoir la chance et le privilège de travailler de la maison pendant toutes ces années. Je sais maintenant que si j'avais dû partir chaque jour loin de mes filles et de MA aurait été une torture quotidienne, un arrachage de coeur en règle. Pendant toutes ces années, j'ai travaillé très fort et beaucoup - trop parfois -, mais je n'ai manqué aucun moment de la vie de mes filles. Je sais maintenant que je n'aurais pas supporté être loin d'elles, je sais maintenant que, dans le fond, je n'étais pas une fille de carrière. Avant tout, j'étais une maman. Réaliser tout ça cette semaine m'a fait l'effet d'un uppercut bien appliqué.

Franchement, je ne sais pas comment font celles qui suivent ce rythme avec de jeunes enfants. Je l'ai échappée belle.

Ma semaine au travail a été hyper intéressante. Vraiment, à ce moment-ci de ma vie, je sens que je suis exactement à ma place. Par contre, cette nouvelle aventure est aussi une période de transition. Et moi, les transitions, bien j'aime pas trop. J'ai vraiment l'impression de manquer des bouts de ma vie pendant les 8 heures où je m'absente. Chaque soir, les filles me rassurent: non maman, tu ne manques rien. Oui, tout va bien, maman. C'est normal que tu partes travailler, maman. Ce qui est difficile, c'est peut-être simplement de prendre conscience que mes filles cheminent et avancent inéluctablement. Ça se fait tout seul, à l'extérieur de moi. Elles sont grandes maintenant. C'est une autre transition qui s'ajoute. Et jamais je n'aurais soupçonné que j'en serais si déstabilisée. Ça en fait beaucoup en même temps.

Mais grâce à mes 41 ans, je sais que tout passe, que l'on s'habitue à, que l'on se fait à.

Ici, la neige tombe. Le lumineux tente de se frayer un chemin dans la grisaille. Me semble que c'est un bon moment pour écouter Avec pas d'casque.

1 commentaire:

  1. "le lumineux tente de se frayer un chemin dans la grisaille"
    Le genre de phrase qui me reste en tête longtemps.
    Y'a pas à dire... J'y pense depuis que je l'ai lu le jour où tu as mis ce texte en ligne.
    J'espère que le choc de l'éloignement s'estompe comme la neige fond au soleil...
    Prends soin! (comme disait une amie commune...)

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