dimanche 8 juillet 2012

Aller au cirque

Le jeudi matin, lorsque nous nous levons, il pleut des cordes. Toute la maisonnée est là: Mirjam et Dirk vont récupérer leur pneu et remonter vers Bordeaux, MJ et Ben iront aux bains. Nous, nous persistons à partir visiter Gavarnie. Sur le pas de la porte, nos amis nous regardent quitter la maison sous la pluie. Ils nous trouvent un peu fous. Pas complètement fous, on prend des parapluies.

À Gavarnie, la dame de l'office du tourisme nous dit que la journée en montagne sera pluvieuse et couverte. Il n'y a rien à faire. On se dit que ce serait imbécile d'être là et de ne pas aller voir ce que le boulanger nous a chaudement recommandé. On ne sait pas ce qui nous attend, nous n'avons pas Internet, alors nous n'avons aucune idée de ce qu'est le cirque de Gavarnie, mis à part qu'il y a des chutes.

On part, on marche sous le ciel gris, mais il ne pleut pas. Preuve qu'il ne faut pas se laisser impressionner par la pluie et les nuages. En montagne, la température change rapidement. Dans le ciel, on voit même que le soleil veut se montrer à quelques endroits. Par contre, on ne voit pas tous les sommets qui nous entourent, certains sont cachés par les nuages.

Aujourd'hui, la marche est un peu plus difficile qu'hier pour Éléo. On l'encourage, elle continue. C'est un peu frais. Majorie se demande à quel moment on saura qu'on est dans le cirque. C'est vrai, on ne sait pas, on marche sans indications. Seul le sentier qui s'étend devant nous guide nos pas. Jean-Luc, le boulanger, nous avait donné le temps de marche. Comme nous n'avions pas Internet, le boulanger était notre seule source d'information ainsi que le service météo que nous pouvions appeler.

Éléo a très faim. Je laisse donc aller Marguerite avec Majorie pendant que MA, Éléo et moi mangeons nos sandwichs assis sur des roches près d'un ruisseau.

Nous reprenons notre marche pour rejoindre les deux filles au cirque. Un gros nuage nous suit littéralement. Et puis tout d'un coup, nous voyons cela. Nous sommes dans le cirque. C'est grandiose, magique, monumental. Je comprends le boulanger de ne pas vouloir quitter ce pays pour rien au monde. Nous descendons jusqu'au pied des chutes pour aller toucher aux neiges éternelles. Le paysage est presque lunaire. C'est très très impressionnant, voire inquiétant.

Nous prenons un café dans le petit resto face au cirque. Le chien de la place vient nous voir. Lorsque nous sortons du café, nous sommes dans une purée de pois. On ne voit plus rien, le cirque et ses chutes: disparus. Nous avons été très chanceux de voir ces paysages, car maintenant il n'en reste rien!

C'est sous une pluie torrentielle que nous redescendons pendant environ une heure - nous avons des parapluies. Cependant, les troupes sont de bonne humeur. Nous sommes vraiment heureux d'être allés jusque-là. Nos chaussures et nos pantalons sont mouillés, mais nous avons le sourire aux lèvres. À l'auto, je tords littéralement mes chaussettes. Vite on allume le chauffage.

À Coarraze, je m'arrête acheter du pain chez le boulanger. Il savait que nous rentions de Gavarnie. Les nouvelles vont vite! Mirjam et Dirk lui avait rendu visite le matin. Il semblait étonné de voir que nous avions bravé le temps pour nous y rendre. Il semblait aussi fier. Il m'a dit de lui téléphoner si nous revenions dans la région, qu'il nous préparerait des randonnées. Sur ces mots, il m'a remis un papier dans lequel il emballe son pain. Voilà, il faut me téléphoner, je n'ai pas d'ordinateur et tous ces machins. Par contre, j'ai une bonne cave, de bonnes conserves et une belle bibliothèque. Et bien je crois qu'il a l'essentiel. Et puis il m'a raconté qu'il avait escaladé les chutes, qui sont gelées en hiver et qu'il avait perdu beaucoup de copains dans les montagnes. Pour les Béarnais, la mort est une éventualité acceptée. C'est comme ça, qu'il a dit.

Le lendemain nous attendait l'inattendu: le lac d'Ayous et le pic du midi d'Ossau.


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