dimanche 1 avril 2012

Petite escapade

Vendredi, tant bien que mal, j'ai réussi à terminer ma journée vers 13h afin de prendre la route pour une brève escapade à Cap-Saint-Ignace! Diantre, me direz-vous, qu'es-tu allée faire à Cap-Saint-Ignace? Je suis allée visiter mon amie Émilie et sa fille Ophélie et son amoureux Éric. Ophélie, je la connais depuis qu'elle est née, il y a environ 2 ans et demi! J'ai suivi son développement grâce aux petites vidéos et aux photos que sa maman m'envoie. Les vidéos sont souvent la cerise qui terminent ma semaine. On les regarde en famille, et c'est toujours très drôle. Ophélie, de son côté, entend aussi parler de moi, mais on ne s'était jamais vu. D'une certaine façon, on se connaissait quand même un peu. Et on avait hâte de se rencontrer. J'étais un peu stressée à l'idée de ce qu'elle penserait de moi. Et si elle était timide? Et si elle se roulait par terre en hurlant la bouche pleine de pâte à modeler? Que nenni! C'est une petite fille adorable que j'ai rencontrée et avec laquelle j'ai eu tout un tas de conversations. Et sage, et drôle, et intéressée. Cette rencontre valait bien les six heures de route. Et puis, je n'ai pas parlé de sa maman et de son papa et du fleuve près duquel elle vit. Le plus drôle dans tout cela, c'est que la maman d'Ophélie, je la connais depuis six ans, mais je ne l'ai vue que... trois fois! C'est une relation qui n'existerait pas sans le télétravail et sans Internet. Je crois bien que dans ma vie quotidienne, Émilie est la personne à laquelle je parle le plus, mais on ne se voit pas. Chacune sait tout un tas de choses sur l'autre. Elle connaît mes peines et mes joies de maman, mes soucis du travail, mes recettes, mes projets, mes envies et tout plein de détails sans importance. Malgré la distance, c'est une relation aussi importante que si nous habitions tout près.

Cette sortie m'a enfin permis de visiter Saint-Jean-Port-Joli. Vendredi soir, Émilie et moi y avons souper. J'ai pu goûter les cailles à Gilbert. D'ailleurs, Gilbert soupait au même resto ce soir-là! L'histoire ne dit pas s'il mangeait ses cailles... Fait notable à Saint-Jean-Port-Joli: je n'y ai vu aucune chaîne de restos! Il y a bien un TH quelque part m'a-t-on dit, mais heureusement, il se cache, on ne le voit pas! Le lendemain, nous avons pris un délicieux déjeuner au chaleureux café La coureuse des grèves, toujours à Saint-Jean. Avant de quitter Saint-Jean, nous avons fait une petite visite à la galerie d'art dont la propriétaire est la conjointe de Jude, mon collègue de travail... et parrain d'Émilie! Ce jour-là, le soleil était radieux. Une journée parfaite pour faire de la craie sur l'asphalte, selon Ophélie.

Vers 12h30, j'ai donc repris la route pour remonter le fleuve. J'ai branché mon ipod et j'ai conduit au gré des musiques et au gré des souvenirs: David Bowie, mes 14 ans, l'Oratorio de Bach, Noël 2011, ses suites pour violoncelle, naissance d'Éléo, Johnny Hallyday, pris dans le trafic à Béziers, Renaud, quand j'étais enceinte de Marguerite, Manu Chao, quand j'enseignais à Valleyfield, Cigala, à Barcelone, Buana vista social club, dans la cuisine jaune de Verdun, gorgée de soleil, à boire du rosé, Arcade Fire, Outremont, et ainsi de suite. Et chaque pièce qui passe me ramène vers les miens et vers MA. Je ne prendrais pas d'autres chemins.

Le soir, nous soupions à St-Ignace, mon St-Ignace, aussi face au fleuve. Ma mère, croyant MA seul avec les filles, lui avait dit d'aller souper avec les filles. Le soleil descendait sur le fleuve. C'était beau, comme toujours. Mes parents étaient contents de me voir de retour, ils s'inquiètent toujours de moi, malgré mes 40 ans.

Pendant que le soleil nous quittait, ma mère m'a dit que le coeur de père ralentissait. Elle m'avait laissé faire mon escapade avant de m'annoncer la nouvelle. Jusqu'ici, je n'avais jamais pensé que le coeur de mon père pouvait s'arrêter.

On venait de couper le fil sur lequel je marchais.

2 commentaires:

  1. S'il y a une place où je me sens chez moi hors de Montréal, c'est bien St-Jean-Port Joli ou encore Ste-Louise tout à côté...
    je respire toujours un peu mieux quand je vais là bas... Et plus loin à Kamouraska. Les berges et la vision de Charlevoix au loin...
    Le parc rempli de sculpture et la lenteur.
    Cette lenteur que je ne retrouve pas ailleurs.
    Je lis ton texte et je savoure chaque virgule, chaque point. Même avec le final, qui fait mal, qui laisse entrevoir un vide et le vertige qui l'accompagne.

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  2. Je n'ai pas vu Ste-Louise... Kamouraska reste aussi à découvrir! Peux-tu croire que je n'y suis jamais allée? Merci de tes bons mots et des visites que tu me rends.

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