mardi 22 mai 2012

Sous la pluie

Toute cette pluie et ce ciel gris n'ont rien pour me motiver au travail ce matin. J'ai la procrastination à fleur de peau. Mais ça ne durera pas, je me mettrai à la tâche....

Aujourd'hui, MA et moi avions prévu aller manifester à Montréal, mais nous ne sommes pas parvenus à accomplir assez de travail pour nous libérer durant l'après-midi. Je suis déçue de ne pas être de la partie, comme convaincue qu'un revirement de situation dépend de ma présence! Comme convaincue aussi que si tout le monde fait comme nous, ce ne sera pas très efficace. Qui plus est, il n'y a personne pour s'occuper des filles, enfin, surtout d'Éléonore.

Les événements des dernières semaines, que dire, des derniers mois, m'ont fait beaucoup réfléchir. Ils ont aussi raffermi mes positions politiques, économiques et sociales. Ils ont permis d'expliquer tout un tas de choses aux filles, qui feront bien un jour les choix qu'elles voudront, mais en attendant nous tentons de transmettre. S'engager, prendre position, ce n'est pas seulement quand le problème est dans notre cours, quand une situation menace notre bien-être immédiat. C'est au-delà de soi et ce n'est pas que pour soi. Prendre position, c'est aussi accepter la différence entre nous et les autres, notre famille, nos amis. Pas toujours facile.


Cela étant dit, il y a aussi des moments de légèreté dans nos vies! Dimanche, nous avons eu droit, à un délicieux repas de Monique pour souligner l'anniversaire de naissance de notre neveu Émile. Le soleil était là, l'eau de la piscine déjà chaude, les gens étaient heureux et la nourriture, comme d'habitude, savoureuse. Monique a récidivé cette année avec les lobster rolls. Je vous le dis, les larmes viennent aux yeux quand on prend la première bouchée. Et puis il y avait des côtes levées, les meilleures que MA a mangées de sa vie a-t-il dit (pour ma part, je ne mange pas de porc, je ne peux pas me prononcer), et une salade de choux dont la dernière portion était convoitée par plusieurs. C'était un petit dimanche privilégié en famille.


Je vous quitte avec des trucs qui m'ont inspirée, touchée, amusée, fait réfléchir.

Gilles Deleuze, qui nous aide à percevoir le monde.

Le blogue d'une petite fille de neuf ans, qui raconte ses repas à l'école. Trop mignon.

Le disque d'Amadou et Mariam tourne beaucoup ici. Ils sont inspirants. Ouverts. Et ils s'aiment.

Et puis on écoute aussi cet album bouleversant.  Je le sais dérangeant. On a discuté à la maison avant de l'acheter, car Éléonore a posé des questions. Pourquoi, maman, tu achètes un disque d'une personne qui a fait ça? Oui, pourquoi? Je me suis interrogée longuement. Et Bertrand Cantat n'avait pas rechanté dans notre maison depuis les événements. J'ai réussi à me positionner autrement à l'égard de cette situation en réfléchissant à mes positions politiques et à mes valeurs. Et c'est à partir de cela que nous avons expliqué notre choix aux filles. Il faut être conséquent. Enfin, essayer de l'être.


2 commentaires:

  1. C'est vrai que l'époque est riche en démonstrations de valeurs en ce moment. Je suis fière de voir mes enfants grandir en ayant envie d'en savoir plus. Pas juste d'avoir des opinions!
    ...
    Pour ma part je n'arrive pas encore à écouter Cantat. Mais je m'ennuie...
    ...
    La marche finalement s'est déroulée sous le soleil. c'était formidable et j'ai scandé des slogans avec tellement de fougue! C'est comme si tous les absents étaient avec moi! ;)

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  2. Merci d'avoir scandé un peu pour moi! J'ai vraiment de la peine de ne pas être à Montréal ces temps-ci. J'aimerais sortir jouer des casseroles en famille!
    Cantat: on ne l'écoute plus de la même façon. On l'écoute en n'oubliant pas.

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