lundi 14 novembre 2011

L'oubli

Hier, j'ai réalisé que je n'avais jamais encore vu de film de Claude Jutra. Je ne m'explique pas vraiment cela. Je me promets de voir Mon oncle Antoine bientôt. Chaque fois que j'entends cette bouleversante chanson que l'on doit à Michel Rivard, mais interprétée ici par Diane Dufresne, je me dis que c'est le temps que je vois les films. La mort de ce cinéaste me rappelle celle aussi terriblement triste de Virginia Woolf. Il y a quelques années, dans un cours de littérature à McGill, monsieur Rivard racontait comment Virginia Woolf avait quitté sa vie. La neige tombait sur le campus, la lumière dehors était grise, la salle de classe était comme un cocon et la voix chaude monsieur Rivard racontait*. Je me souviens avoir été très émue ce matin-là. C'était peut-être un après-midi. C'est avec lui que j'ai compris que l'écriture devait parvenir à saisir «l’extrême fixité des choses qui passent» (Woolf).

* Sans powerpoint, sans micro, sans écran. Juste un prof assis à son bureau avec son intelligence et sa voix. Il esquissait parfois, très rarement, quelques gribouillis au tableau.

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