Petit paquet polonais |
Ma vie prend aussi un autre tour. Professionnellement, je suis à une croisée des chemins. Je viens de passer à autre chose: j'ai vendu les actions que j'avais dans une entreprise. Je redeviens autonome. Seule avec moi-même, mais aussi maître de moi-même. Je crois que mon désir de liberté et d'indépendance est plus fort que tout. C'est un geste de folie en partie calculé et auquel je pensais depuis au moins un an. Je ne sais pas encore quelle direction je prendrai. Je suis un maître de moi-même angoissé pour l'instant.
Ma belle Marguerite, quant à elle, est complètement malheureuse à son collège. Elle souhaite fréquenter la polyvalente ici. Au début de l'année, je lui ai demandé d'attendre un mois, car des choses changent en un mois. Rien n'y fait. Doit-on demeurer là où nous ne sommes pas bien? Doit-on persister? Encore une fois, que de questions. Une chose est certaine - et je la répète à Marguerite jusqu'à plus soif - toujours, où que l'on soit, on se retrouve face à soi-même et avec soi-même. Cela me rappelle mon premier voyage, seule. Je partais étudier un été à Avignon. Je me souviens de l'impression que j'ai eue quand je me suis assise dans le TGV: j'étais moi. Le voyage ne m'avait pas transformée. Et tout l'été, j'ai dû composer avec... moi. Mon moi, je l'avais transporté d'un continent à un autre.
Moment de transitions, donc chez nous. Ça bouge tellement dans nos têtes et dans nos coeurs, qu'on a décidé de ne pas bouger d'ici. On s'emmitoufle dans notre maison dans l'espoir que se calment ces tempêtes.