dimanche 14 avril 2013

L'impression de liberté

Il se passe un truc étrange depuis que je travaille ailleurs. J'ai l'impression d'être entrée dans un moule, d'avoir perdu le contrôle sur ma vie et de m'éloigner de mes rêves - je parle ici aussi des rêves éveillés qui ne se réaliseront pas forcément, mais qui m'ont fait du bien pendant quelques secondes, voire quelques minutes. "Rentrer travailler", c'est un peu comme aller contre ma nature. J'ai cependant conscience que j'ai trouvé l'endroit idéal pour moi. Les gens qui y sont et la culture me conviennent parfaitement et correspondent à mes valeurs. Je dois cependant m'habituer à ne plus être libre de mon temps: je ne peux pas décider de partir une semaine à quelque part si je vois des billets d'avion à bon prix - ces derniers temps, je serais retournée aux Pays-Bas, voir Mirjam et cette sublime lumière qui inonde les paysages. Non pas que je suis partie souvent, mais l'impression que j'avais la liberté de le faire me comblait. La liberté est certainement une valeur que je place au rang des valeurs suprêmes. Cela étant dit, je suis loin d'être malheureuse, je suis en adaptation. Je m'adapte à une idée. Je dois apprendre à rêver... dans un contexte différent!

Et l'idée fait son chemin puisque j'ai repris le contrôle de mes fins de semaine. Je ne m'écroule plus de fatigue, la vue d'une auto ne me soulève plus le coeur, je ne perds plus de précieuses minutes à me dire que le temps file. Hier, Marguerite et moi avons rejoint mon amie Diane, sa famille et de ses amis dans un jolie petite cabane à sucre située à St-Prosper-de-Champlain. Moments d'affabilité, de rire, d'échanges. Moment précieux qui me font du bien. J'aime aller à la rencontre de. Marguerite et moi avons pris la route ensemble dans un paysage onirique, gorgé de brume et d'humidité. On aurait dit une 5e saison. Oh! que j'aime ces moments où je suis seule et en paix avec ma grande. Elle me parle, je lui parle, on rit. Ce n'est rien, mais c'est tout. Le plus petit contient le plus grand répétait Yvon Rivard.

Aujourd'hui, c'était repas de famille chez mes parents. Marguerite et Olivier avaient demandé un repas de famille à ma maman. Elle a réuni tout le monde et c'était comme chaque fois: trop de nourriture, tout le monde rit, tout le monde parle - en même temps, les conversations se mélangent, on ne comprend plus rien et on finit par dire que c'est la tour de Babel. À travers tout ce vacarme, je surprends souvent le regard de MA sur moi. Heureusement qu'il est là.

Éléo rêve de jouer cette pièce au piano. Je ne doute pas que tu y arriveras, petite fille d'amour.