dimanche 24 mars 2013

C'était samedi dernier

Ciel de samedi dernier
et le ciel était bleu. J'ai profité du moment où Marguerite était en ski et Éléonore au tennis pour faire une petite rando de ski de fond à St-Ignace, en solitaire. J'étais tellement bien, couchée au milieu du champ à regarder tantôt le ciel, tantôt la ligne d'horizon. Tellement bien, que j'en avais les larmes aux yeux. Il y a des moments de plénitude fragile qui nous bouleversent et qui nous réconcilient avec bien des choses.

Mais les cieux ne sont pas toujours bleus, ni droites les lignes d'horizon.

Sur un blogue, on ne dit pas tout. Il faut savoir dire assez pour dire vrai. C'est la ligne que je me suis tracée. Il y a donc des choses tues, mais pas des choses fausses. Ce soir je me tais pour ne pas raconter des bobards. Je ressors de ma fin de semaine terrassée par l'adolescence. Cette période effrayante qui vous saute à la gorge, vous brasse de tous côtés et vous abandonne hagards et perdus au bord de ce qui ressemble à un gouffre. Parfois, le coeur est en miettes. Le cerveau est en rage.

Merci mes deux amies qui m'écoutent sans juger. Merci É. Merci D. Je vous aime.

Elle a accompagné ma fin de semaine en musique. Ce film vu avec ma petite Éléo samedi a fait du bien à mon coeur et m'a donné envie d'avoir des asclépiades dans ma cours. Et puis le tatami de Miyako nous a réunis et permis de redresser la ligne d'horizon.

De ce pas, je vais coller des étoiles au-dessus du lit de ma petite Éléo.


lundi 11 mars 2013

Envie de...

Cabane à sucre, mars 2013
De quoi ai-je envie ces temps-ci? De bien peu de choses à vrai dire!

Me rendre au travail chaque jour exige un effort si grand qu'une fois à la maison, avec les miens, je n'ai envie de rien d'autre que d'être là et maintenant.

La fin de semaine venue, je ne consens qu'à me rendre à St-Ignace, marcher, cuisiner, lire, regarder un film, être avec les filles et coller le plus possible MA, car il me manque terriblement.

Samedi, j'ai profité du ciel ensoleillé pour aller passer du temps à la cabane. Ma famille y était. J'y ai amené mon père qui, pour la première année de sa vie, ne fait pas les sucres. C'est mon frère maintenant qui prend la relève, comme mon père l'a fait quand mon grand-père a dû cesser d'entailler. Ici, les choses se répètent, comme les saisons.

Mon père s'est assis au soleil sur la galerie, sur le banc qui s'y trouve depuis si longtemps. J'ai enfilé les raquettes de ma belle-soeur et je suis allée vider comme on dit, vider sans complément d'objet. Mon corps avait un immense besoin de bouger et mon cerveau de se concentrer sur des tâches manuelles. Mon neveu Olivier m'accompagnait: il tirait le traîneau qui transportait le tonneau rempli d'eau, mon frère vidait en tracteur, ma belle-soeur nettoyait la cabane. Marguerite prenait le thé avec ma mère dans la cabane aux fenêtres à carreaux. Le soleil était là, et j'étais bien.

Samedi soir, nous avons regardé To Rome with Love, pas le meilleur film de Woody Allen certes, mais  voir Rome ça nous a fait plaisir. Hey, on est allé là avec Majorie! Hey, on a mangé notre sandwich assis sur ces marches! Quand y retournerai-je? L'envie de voyage n'est jamais bien loin...

Je vous promets plus d'action bientôt. Pour l'instant, je continue de me faire à ma nouvelle vie.

dimanche 3 mars 2013

Un chemin de plus

St-Ignace, mars 2013
Un chemin, une fois de plus. Mais celui-ci, il est particulier. C'est celui qui mène à la forêt de mon père, à la cabane à sucre et au chalet de mon frère aîné. Ce chemin, je l'emprunte depuis toujours: à pied, en jogging, à vélo, en ski, en auto et en tracteur. J'y ai joué dans la boue sous la pluie chaude de l'été, j'y ai coincé mes bottes de pluie dans les glaises du printemps, j'y ai promené les filles en traîneau sur la neige de janvier et j'y ai marché sur les sols gelés de l'automne.

Le chemin que vous voyez est celui qui annonce les sucres: mi-neige, mi-boue. C'est un chemin en devenir. Je l'ai emprunté aujourd'hui. Mon frère Louis bûchait pendant que ma belle-soeur préparait la cabane pour les sucres. On a bu du thé près du poêle à bois qui chauffait à plein régime. C'était comme un cocon. J'aime la famille. J'aime l'idée d'en avoir une. J'aime quand mon frère aîné me téléphone pour partager des niaiseries et des pas niaiseries. J'ai quitté la cabane en reprenant le chemin inverse et en pensant que c'est là l'unique endroit où j'ai quelques racines. J'y suis attachée.

J'ai eu le temps de réfléchir: j'étais seule. MA était parti conduire les filles ici pour retrouver cousin, cousine, FB et MC. Je ne les ai pas accompagnés pour cause d'auto remplie, mais aussi pour cause de surdose d'auto et de route. J'ai donc eu quelques heures devant moi.

De retour à la maison, j'ai préparé une soupe thaïlandaise tout en skypant avec mon amie Guylaine pour lui demander quelques précisions sur cette recette qui date de l'époque où elle et moi habitions Verdun, à l'époque où Marguerite était petite, à l'époque où je ne savais pas ce que j'allais devenir. Je me souviens que nous avions cuisiné cette soupe ensemble dans sa cuisine ensoleillée et colorée du boulevard Lasalle. Les cuisines de Guylaine ont toujours été remplies de couleurs.

Une fois la conversation terminée, j'ai coupé mes légumes. Étrange impression d'entendre le couteau frapper la planche à découper, d'entendre le silence de la maison et la pluie qui frappe le toit de tôle de mon salon. En ce moment, ce sont les cloches de l'église qui sonnent. La pluie continue de tomber. Mes filles sont à Québec et MA sur l'autoroute. Je me sais solitaire, mais pour rien au monde je ne vivrais seule. Seule à entendre la pluie frapper le toit et sonner les cloches d'une église vide.