samedi 22 septembre 2012

Câlin postal

Petit paquet polonais
Cette semaine, par une journée grise, un petit paquet polonais s'est posé sur ma table et m'a fait chaud au coeur. C'est ma petite Marie qui pense à moi là-bas. Petite Marie est en Pologne depuis que Marguerite est née ou presque. Un jour, elle est partie y enseigner et n'est jamais revenue, sauf en visite. Sa vie est à Varsovie avec son mari et ses deux fils. C'est fou, n'est-ce pas le tour que peut prendre une vie? Un jour, j'irai la visiter. C'est un voyage dont je rêve depuis très très longtemps.

Ma vie prend aussi un autre tour. Professionnellement, je suis à une croisée des chemins. Je viens de passer à autre chose: j'ai vendu les actions que j'avais dans une entreprise. Je redeviens autonome. Seule avec moi-même, mais aussi maître de moi-même. Je crois que mon désir de liberté et d'indépendance est plus fort que tout. C'est un geste de folie en partie calculé et auquel je pensais depuis au moins un an. Je ne sais pas encore quelle direction je prendrai. Je suis un maître de moi-même angoissé pour l'instant.

Ma belle Marguerite, quant à elle, est complètement malheureuse à son collège. Elle souhaite fréquenter la polyvalente ici. Au début de l'année, je lui ai demandé d'attendre un mois, car des choses changent en  un mois. Rien n'y fait. Doit-on demeurer là où nous ne sommes pas bien? Doit-on persister? Encore une fois, que de questions. Une chose est certaine - et je la répète à Marguerite jusqu'à plus soif - toujours, où que l'on soit, on se retrouve face à soi-même et avec soi-même. Cela me rappelle mon premier voyage, seule. Je partais étudier un été à Avignon. Je me souviens de l'impression que j'ai eue quand je me suis assise dans le TGV: j'étais moi. Le voyage ne m'avait pas transformée. Et tout l'été, j'ai dû composer avec... moi. Mon moi, je l'avais transporté d'un continent à un autre.

Moment de transitions, donc chez nous. Ça bouge tellement dans nos têtes et dans nos coeurs, qu'on a décidé de ne pas bouger d'ici. On s'emmitoufle dans notre maison dans l'espoir que se calment ces tempêtes.

dimanche 16 septembre 2012

Le grand bleu

Calella de Palafrugell, Espagne
Dans mon jeune temps, j'ai beaucoup aimé le film Le grand bleu. Je me souviens avoir acheté la trame sonore. Cette semaine, tout à fait par hasard, j'ai lu un texte sur Jacques Mayol. J'ai appris qu'il s'était suicidé. Comme Primo Levi*. Le suicide de ces deux hommes, qui étaient arrivés à la presque fin de leur vie me dépasse. Pourquoi? Et pourquoi à ce moment-là?

Mais je ne venais pas vous parler de suicide.

Hier soir, en lisant Le Monde, je suis tombée sur cet article, qui parle de plongée en apnée. Du coup, j'ai pensé au grand bleu, à Mayol et à Primo Levi. J'étouffais en lisant l'article, tout en étant fascinée. La mer, j'aime la voir, j'aime la regarder, j'aime la sentir, mais je ne m'y aventure pas trop. En tout cas, pas trop loin. Alors l'idée de plonger dans ses profondeurs... me coupe le souffle.

Et pour étouffer encore plus, j'ai regardé descendre Guillaume Nery. Ça y est, je viens de le revoir: je ne me sens pas bien.


* Pour certains, la mort de l'auteur serait un accident, pour d'autres un suicide... 

vendredi 14 septembre 2012

Nouvelle de dernière minute

Cadenas sur un pont de Gérone
Les cadenas des amoureux ne seront bientôt plus qu'un souvenir à Rome.

Les amants pourront se rabattre sur un pont de Gérone, en Espagne...

Retour à la routine

Rayon de soleil sur la maison du voisin
C'est inéluctable, l'automne est de retour. L'école a recommencé, le violon et la chorale ont repris, et les cours de tennis commencent demain. Demain matin, j'aurai un petit samedi pour moi. Pfff. Je rêve éveillée. Mon petit samedi sera occupé à... le choix est vaste: planter des bulbes là où des plantes ont été arrachées pour cause de travaux autour de la maison, teindre la nouvelle galerie, tirer des joints - je n'ai pas écrit "fumer" mais "tirer" - peindre des murs et j'en passe. Les tâches à accomplir s'accumulent trop vite : on ne fournit pas. Devant cette longue liste de tâches, nous avons décidé de ne pas sortir d'ici tant que ce ne serait pas terminé. Au rythme où nous avançons, nous prévoyons sortir d'ici en septembre 2014!

Nous, nous sommes confinés à résidence, mais nos amis peuvent nous visiter. Deux d'entre elles viendront souper dimanche. Je verrai à faire un petit potage aux légumes-racines grillés, car un dimanche sans soupe ne serait pas un véritable dimanche. Je me laisserai peut-être inspirer par ces biscuits que je pourrais faire avec Éléo. Ils sont censés changer notre vie: c'est tentant de les essayer! Cela dit, je ne veux pas changer de vie. Quoique je ferais bien un autre petit voyage.

Je vais tenter de trouver du temps pour lire Les chroniques birmanes. Hier soir, j'ai lu d'une traite Shenzhen. Je ne m'aime pas quand je lis ainsi de façon compulsive. Le livre commence, le livre finit. C'est trop rapide.

Une partie de mon vendredi se passera ici, à écouter la chorale. Après, retour ici pour savourer en famille ce vendredi soir que j'aime tant.

jeudi 13 septembre 2012

Ses petites mains

Marguerite à Gavarnie
Je pense à Marguerite ce matin. Elle occupe très souvent mes pensées. Sur cette photo, je la trouve à la frontière de l'enfance et d'une autre étape, je ne sais pas encore laquelle. Ses mains sont encore celles de ma petite Marguerite, mais son visage qui semble en pleine réflexion n'est plus celui de l'enfance.

Et ce petit cordon. Il me semble contenir toute sa sensibilité.


mercredi 12 septembre 2012

Avec un peu de retard

Je sais bien que ce livre est paru depuis longtemps. Je sais aussi que j'aurais dû le lire bien avant. Hier soir, je l'ai quitté à regret et un brin jalouse de la vie de Guy Delisle. J'aurais vraiment dû me préparer une carrière qui m'aurait permis de m'expatrier. J'ai presque envie de me chercher du travail dans une ONG. En me voyant lire ce livre et en être complètement fascinée, Éléo a eu peur que je parte en Israël. Le conflit israélo-palestinien, trop peu pour elle. Cet été, elle craignait l'Espagne à cause de la crise qui y sévissait, c'est tout dire.

Après avoir fermé le livre, je suis allée glander sur le site et le blog de l'auteur, j'y retournerai. Et puis, je me plongerai dans ses autres BD, qui m'attendent dans notre bibliothèque. Accro je vous dis.

J'ai pensé à Mirjam et à ma petite Marie de Pologne en lisant ce livre.


lundi 10 septembre 2012

Stowe, Vermont
La photo n'illustre pas du tout notre fin de semaine, que nous avons passée à la maison, ou pas trop loin. Nous nous étions promis de ne pas nous éloigner de la maison. Comme l'a dit mon amie Diane, on a presque érigé un érouv autour de la maison!

Samedi a été occupé au nettoyage de la maison. Ça n'a pas changé, je déteste toujours autant faire du ménage. J'ai dû trop en faire dans une autre vie.

Et puis hier mon bel MA a fêté ses 41 ans. La journée lui a été dédiée. Je lui ai fait la surprise de l'amener visiter une miellerie à Sainte-Mélanie - ça tombait bien, c'était la journée portes ouvertes sur les fermes! MA aime beaucoup les abeilles, mais il était loin de se douter de la surprise que je lui réservais! Et puis nous avons fait un crochet à Saint-Ambroise-de-Kildare, à la Bergerie des neiges  pour acheter le carré d'agneau qu'il voulait à son repas d'anniversaire. Éléo lui avait donc organisé cette petite visite. À la bergerie, nous ne sommes pas allés voir les petits agneaux, MA n'a pas voulu... Nous sommes entrés à la maison et avons préparé en famille un délicieux petit repas de fête: carré d'agneau, légumes grillés, tomates à la provençale, le tout arrosé d'un St-Émilion rapporté de voyage et réservé pour l'occasion. Éléo et moi avons préparé un vraiment mais vraiment délicieux gâteau red velvet, un classique du sud des États-Unis. Nous nous sommes endormis heureux.

C'est la fin de semaine dernière que nous étions à Stowe avec la famille. J'aime beaucoup le Vermont, presque autant que le Maine je crois. Là-bas, c'est le royaume de l'alimentation locale et bio, des marchés fermiers, du plein-air et de la Subaru Outback - mais pourquoi donc tant de gens choisissent la même auto? Nous avons profité d'une magnifique fin de semaine pour faire une randonnée en montagne, s'obstiner sur des questions politiques, dire beaucoup de niaiseries pas très intelligentes mais très drôles et manger en groupe. Le plus beau dans tout cela, c'est de voir les enfants grandir ensemble, connaître leurs travers, s'asticoter avec tendresse et rire de rien. Je n'ai pas connu cela avec mes cousins-cousines. C'est donc précieux pour moi.

Lundi dernier, sur la route du retour, nous nous sommes arrêtés à Burlington à notre épicerie préférée* et, d'un saut de puce, nous avons gagné Grand Isle pour embarquer sur le ferry vers Plattsburgh.

Cheveux au vent dans les bras de papa
Ouf, choc culturel entre le coin du Vermont
que nous quittions et Plattsburgh! Au revoir cafés au lait, au revoir marchés fermiers, au revoir bonne alimentation! Cela m'a étonnée de constater cette si grande différence entre deux rives du lac! Et dire que la traversée que nous avait organisée Marguerite était si belle!

Maintenant, nous entrons dans la phase "on reprend le contrôle de notre terrain et de notre maison". Cette phase s'annonce longue, très longue.


* MA avait envie de se remettre à écrire. Nous nous compléterons je crois.