samedi 28 avril 2012

C'est le cadenas qui protège nos outils saisonniers, et que l'on déverrouille au fil des saisons. Il a au moins 40 ans ce cadenas, la clé qui l'ouvre est toute lisse. Chaque fois que je le déverrouille avec la clé toute lisse de vieillesse, je me rappelle que je viens de quelque part, je me situe dans le temps. Devinez quoi... c'est mon papa qui me l'a refilé quand nous sommes arrivés ici. Il a son histoire... et tous ses gris-gris, nos gris-gris de famille accrochés au porte de l'unique clé.

Pour une très rare fois, je suis seule dans la maison. MA et les filles sont au tennis... et moi je dois travailler. Un jour, étonnée de me voir excitée d'être seule à la maison, une amie m'a dit: Quoi, tu vas fouiller?" Ça m'avait fait rigoler. Le calme d'une maison vide me fait du bien. En même temps, quand je ne suis pas au même endroit que les trois autres, une petite boule d'angoisse se forme dans mon ventre. Je n'aime pas.

Ce matin,  Edgar Fruitier m'a rappelé un moment que j'avais oublié: Rostropovich jouant Bach après la chute du mur de Berlin. Quand il était plus jeune, Rostropovich demandait à sa mère pourquoi elle lui avait fait un tel visage. Sa mère lui répondait de regarder combien elle lui avait fait de belles mains. Et oui, je reviens toujours à Bach, comme je reviens toujours aux fleurs blanches, aux robes noires, à ceux que j'aime. Allez écouter Rostropovich, ça fait du bien.

Et cette nouvelle insolite, que j'ai trouvée mignonne comme tout et dont j'aimerais connaître la suite, m'a fait sourire ce matin.

Nicole et Monique, c'est pour vous. En l'écoutant j'ai pensé à vous. Mirjam, c'est peut-être aussi pour ton papa.

Bon samedi hésitant entre l'hiver et le printemps...

jeudi 26 avril 2012

Au royaume de l'assiduité...

je ne suis pas reine. Je le concède. Je pense souvent à venir écrire, j'ai des envies de partage et puis la vie m'entraîne dans un tourbillon. Ces temps-ci beaucoup de travail me tient plus longtemps qu'il ne le faut devant l'ordinateur. Et puis il y a cette urgence de tout terminer pour le 21 juin, date de notre envolée. Donc, si je ne viens pas souvent, ce n'est pas faute qu'il ne se passe rien ici!

Au printemps, car il y a bien eu un mini printemps, on sort les outils et on s'occupe de notre terrain. J'ai même des envies de m'acheter une scie mécanique. Un certain dimanche ensoleillé, nous avons passé la journée à l'extérieur à remplir des dizaines et des dizaines de sacs de feuilles et à scier des branches d'arbres pour faire un peu de ménage dans la pagaille des arbres du terrain dont les branches s'enchevêtrent. Ce dimanche-là, j'ai bien dû couper 200 branches avec une petit scie à main que mon père m'avait apportée. Il m'a d'ailleurs regardée faire un bout de temps et il semblait me trouver un brin intense. Ça me faisait un bien immense de n'accomplir qu'une seule tâche à la fois, pas de courriels à regarder, pas de date à respecter, juste la liberté de scier des branches et de les voir tomber une à une. À la fin, j'ai regardé, satisfaite, mon beau tas de branches. C'était très concret. Pendant ma transe, MA s'occupait des feuilles, ma mère, deviner quoi, pliait mes vêtements, mon père a fait de petites réparations, les filles allaient et venaient mais...n'aidaient pas vraiment! J'aime bien avoir mon petit monde autour de moi. Ça me rassure et me protège.

Et puis dimanche dernier nous étions ici avec les filles et quelques-uns de nos amis. MA et moi on trouvait important de joindre nos paroles à l'action, histoire que l'éducation qu'on tente de transmettre aux filles, nos valeurs, prennent un sens et, aussi, que les filles voient que nous ne sommes pas les seuls à penser comme on pense. C'était une journée très touchante. C'était difficile d'être insensible à cette foule bigarrée qui marchait dans l'espoir de changer les choses. MA a mis quelques photos ici. Regardez aussi celles-ci.

Voici quelques petits trucs qui m'ont amusée, touchée, intéressée:

Mon amie Mirjam, qui a constaté que le pliage de vêtements est une problématique chez moi, m'a envoyé ceci.

Deux bonnes nouvelles: ici et .

J'ai appris qu'il y avait des singes à Rocamadour. Étonnant, n'est-ce pas? Ce matin, j'ai regardé ceci et ça m'a fait sourire. L'image n'est pas au point, mais la petite main du singe m'a fait rire.

Et un petit moment poétique, envoyé par Eva, un matin, au moment où nous nous mettions au travail.

Ces temps-ci, Éléonore cuisine: des brownies qui ont été mangés à la manifestation, des muffins aux bananes, le goût lui est venu d'une petite vidéo dans laquelle Ophélie mange... un muffin aux bananes! Et un soir, elle a même préparé un potage! C'est beau de la voir choisir ses recettes, les imprimer, les placer dans un protecteur, faire parfois ses conversions, dresser sa liste de courses, aller à l'épicerie, préparer ses ingrédients et... nettoyer! Chaque fois, elle m'impressionne.

lundi 9 avril 2012

En attendant les vacances...

et pour m'encourager à travailler, je commence à regarder les endroits que j'aimerais visiter cet été. Je partage avec vous parce que ça ne fait jamais de tort de voir la mer et un brin de soleil. Attention cependant, la musique du vidéo est terrible.

vendredi 6 avril 2012

L'an dernier

J'étais ici.

Se préparer

Cette année, je ne pensais pas y arriver: préparer mes petits cadeaux de Pâques, préparer un gâteau, plier ma demi-tonne de vêtements pas pliés, accomplir le travail à faire. Et puis les planètes se sont alignées. J'ai décidé de prendre congé aujourd'hui, Éléo m'a aidée à préparer mes dix petits paniers de Pâques, ma mère est venue plier ma demi-tonne de vêtements et avec Marguerite on a préparé le gâteau que l'on doit apporter là où l'on se rend demain. Difficile à croire, mais j'ai même repassé des vêtements. Ma mère a failli s'évanouir en voyant ça. En ce Vendredi saint, il est 17h00 et je suis au-dessus de mes affaires. Wow, c'est très rare que je me sens ainsi. Pour célébrer, on écoute Lisa Leblanc. Marguerite n'aime pas du tout.

Mes orchidées sont remplies de boutons.
Mes cactus de Noël sont en fleur.
MA prépare le repas.
Éléo mange une salade de fruits.
Marguerite sourit.
Vanille est assise dans un pot de fleur.
La vie est pas mal.

Fin du petit post sur la vie quotidienne.

dimanche 1 avril 2012

Petite escapade

Vendredi, tant bien que mal, j'ai réussi à terminer ma journée vers 13h afin de prendre la route pour une brève escapade à Cap-Saint-Ignace! Diantre, me direz-vous, qu'es-tu allée faire à Cap-Saint-Ignace? Je suis allée visiter mon amie Émilie et sa fille Ophélie et son amoureux Éric. Ophélie, je la connais depuis qu'elle est née, il y a environ 2 ans et demi! J'ai suivi son développement grâce aux petites vidéos et aux photos que sa maman m'envoie. Les vidéos sont souvent la cerise qui terminent ma semaine. On les regarde en famille, et c'est toujours très drôle. Ophélie, de son côté, entend aussi parler de moi, mais on ne s'était jamais vu. D'une certaine façon, on se connaissait quand même un peu. Et on avait hâte de se rencontrer. J'étais un peu stressée à l'idée de ce qu'elle penserait de moi. Et si elle était timide? Et si elle se roulait par terre en hurlant la bouche pleine de pâte à modeler? Que nenni! C'est une petite fille adorable que j'ai rencontrée et avec laquelle j'ai eu tout un tas de conversations. Et sage, et drôle, et intéressée. Cette rencontre valait bien les six heures de route. Et puis, je n'ai pas parlé de sa maman et de son papa et du fleuve près duquel elle vit. Le plus drôle dans tout cela, c'est que la maman d'Ophélie, je la connais depuis six ans, mais je ne l'ai vue que... trois fois! C'est une relation qui n'existerait pas sans le télétravail et sans Internet. Je crois bien que dans ma vie quotidienne, Émilie est la personne à laquelle je parle le plus, mais on ne se voit pas. Chacune sait tout un tas de choses sur l'autre. Elle connaît mes peines et mes joies de maman, mes soucis du travail, mes recettes, mes projets, mes envies et tout plein de détails sans importance. Malgré la distance, c'est une relation aussi importante que si nous habitions tout près.

Cette sortie m'a enfin permis de visiter Saint-Jean-Port-Joli. Vendredi soir, Émilie et moi y avons souper. J'ai pu goûter les cailles à Gilbert. D'ailleurs, Gilbert soupait au même resto ce soir-là! L'histoire ne dit pas s'il mangeait ses cailles... Fait notable à Saint-Jean-Port-Joli: je n'y ai vu aucune chaîne de restos! Il y a bien un TH quelque part m'a-t-on dit, mais heureusement, il se cache, on ne le voit pas! Le lendemain, nous avons pris un délicieux déjeuner au chaleureux café La coureuse des grèves, toujours à Saint-Jean. Avant de quitter Saint-Jean, nous avons fait une petite visite à la galerie d'art dont la propriétaire est la conjointe de Jude, mon collègue de travail... et parrain d'Émilie! Ce jour-là, le soleil était radieux. Une journée parfaite pour faire de la craie sur l'asphalte, selon Ophélie.

Vers 12h30, j'ai donc repris la route pour remonter le fleuve. J'ai branché mon ipod et j'ai conduit au gré des musiques et au gré des souvenirs: David Bowie, mes 14 ans, l'Oratorio de Bach, Noël 2011, ses suites pour violoncelle, naissance d'Éléo, Johnny Hallyday, pris dans le trafic à Béziers, Renaud, quand j'étais enceinte de Marguerite, Manu Chao, quand j'enseignais à Valleyfield, Cigala, à Barcelone, Buana vista social club, dans la cuisine jaune de Verdun, gorgée de soleil, à boire du rosé, Arcade Fire, Outremont, et ainsi de suite. Et chaque pièce qui passe me ramène vers les miens et vers MA. Je ne prendrais pas d'autres chemins.

Le soir, nous soupions à St-Ignace, mon St-Ignace, aussi face au fleuve. Ma mère, croyant MA seul avec les filles, lui avait dit d'aller souper avec les filles. Le soleil descendait sur le fleuve. C'était beau, comme toujours. Mes parents étaient contents de me voir de retour, ils s'inquiètent toujours de moi, malgré mes 40 ans.

Pendant que le soleil nous quittait, ma mère m'a dit que le coeur de père ralentissait. Elle m'avait laissé faire mon escapade avant de m'annoncer la nouvelle. Jusqu'ici, je n'avais jamais pensé que le coeur de mon père pouvait s'arrêter.

On venait de couper le fil sur lequel je marchais.